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Dans la continuité des podcasts déjà en ligne sur France-Culture, réalisés par Charlotte Roux et Marc Mortelmans, qui abordent des sujets très actualisés concernant la faune sauvage qui nous côtoie...
Beaucoup d’informations réalistes, scientifiques, mais aussi culturelles tout à fait intéressantes à propos de l’ensemble de la famille des Corvidés et pour les espèces qu’il est possible d’observer en France (les Corbeaux, Corneilles, Pies, le Geai des chênes, le Choucas des tours, le Casse-noix moucheté, le Crave à bec-rouge, le Chocard à bec-jaune… plus quelques autres espèces plus particulièrement étudiées dans le monde). Capacités adaptatives, intelligence, vie sociale… des oiseaux passionnants, avec la participation de Valérie DUFOUR :
Mécaniques du vivant, saison 3 : le corbeau (intégrale) (radiofrance.fr)ORNITHOLOGIE : Oiseaux nicheurs dans les paysages du Lot-et-Garonne…
mardi 9 mai 2023, par Nicolas Pinczon Du Sel
Les questions et idées que soulèvent, en 2023, quelques espèces fragiles et indicatrices de la qualité des habitats...
Photographie : Geoffroy CHABOT – Circus cyaneus - Busard Saint Martin, mâle – Lot-et-Garonne, avril 2019
1/Le contexte paysagé et climatique :
Environ 125 à 130 espèces d’oiseaux peuvent se reproduire dans le Lot-et-Garonne. Certaines sont communes, généralistes, d’autres plus localisées, souvent spécialistes. Les oiseaux n’ont que des frontières naturelles, les limites de leurs biotopes. En tant que territoire administratif, parler des espèces du Lot-et-Garonne n’a pas vraiment de sens. Mais ce département comporte de manière très schématique plusieurs sous zones biogéographiques. Ces espaces sont plus intéressants à repérer pour définir les caractéristiques des populations aviaires qui peuplent le département :
• A une altitude de 25 à 50 mètres environ, la plaine alluviale (alluvions récents sablo-argilo-limoneux), est constituée de cultures intensives (céréales-oléagineux), de cultures fruitières (Pommes, Kiwis), de la populiculture, de friches agricoles. Le fleuve Garonne et ses affluents possèdent des bordures en (trop) étroites ripisylve (Saules, Peupliers) rarement associées à des petites mégaphorbiaies. Notons que le lit mineur du Lot ne constitue plus de bancs sableux-graveleux du fait des barrages successifs sur son parcours et que le lit mineur de la Garonne est à peine conservé, du fait de l’exploitation de la grave par dragage jusque dans les années 1980 et de la retenue d’eau au niveau de la centrale nucléaire de Golfech. Les zones humides annexes (notamment les « gaules » comme l’étang de la Mazière à Villeton) ont pratiquement disparues (depuis Napoléon !). Les affluents de la Garonne sont rehaussés, calibrés. Ce sont les sites artificiels d’extraction de granulats (carrières) qui permettent des habitats aquatiques pionniers. Ils sont ceinturés de friches thermophiles (steppiques). Ces sites, même artificiels et restreints, ont un rôle important d’habitats de substitution pour beaucoup d’espèces à l’origine localisées sur les rives du fleuve où anciennement dans les zones de bocage.
Photographie : N.PINCZON – Paysage dans les environs de 47-Monheurt, avril 2023
Photographie : N.PINCZON – La Garonne à 47- Saint Hilaire de Lusignan, avril 2022
Photographie : N.PINCZON – Colonie de Riparia riparia, Hirondelle de rivage, dans une gravière à 47- Layrac, mai 2021
• A une altitude de 100 à 180 mètres environ, les coteaux et terrasses calcaires (marnes, molasses et calcaire blanc) sont constituées également de cultures intensives céréalières, associées à quelques prairies naturelles avec des haies (élevage bovins), de la vigne, des cultures fruitières, des friches agricoles formant parfois des habitats arbustifs (fruticées), des pelouses à Genévriers, des boisements plurispécifiques (Chênes (Quercus pubescens), Charmes (Carpinus betulus), Erables (Acer campestre)…) fragmentés et souvent situés le long de petites dépressions rocheuses calcaires. Les cours d’eau sont parsemés de retenues collinaires pour l’irrigation des cultures et la régulation du débit de la Garonne.
Photographie : N.PINCZON – Paysage dans les environs de 47-Tayrac, mai 2015
Photographie : N.PINCZON – Paysage dans les environs de 47-Brazalem, mai 2019
• A l’ouest du département, la pointe du plateau Landais est recouvert par des sables éoliens, plus acides, plus secs et également thermophiles, caractérisant ces espaces en une végétation de type lande à Ericacées-Fougères-Ajoncs, avec quelques dépressions humides à Molinie bleue. La culture intensive du Pin des Landes a anéanti les habitats naturels (landes plus ou moins humides et pinèdes claires associées au Chêne liège (Quercus suber)), Voir l’article Le petit cortège des dunes du Lot-et-Garonne du 29 septembre 2019 sur ce même blog
Photographie : N.PINCZON – Paysage dans les environs de 47-Réaup-Lisse, mars 2019
• A l’est du département commence le Quercy. Le calcaire constitue des roches plus compactes de calcaires crayeux et argileux. Les sols sont plus succincts ce qui permet d’avantage de prairies naturelles et de pelouses à Genévriers. Les zones buissonnantes type fruticées sont plus nombreuses. La flore montre une tendance méditerranéenne (Chêne vert (Quercus ilex), Erable de Montpelier (Acer monspessulanum), Cormier domestique (Cormus domestica) et même le Pistachier (Pistacia terebinthus)…).
Photographie : N.PINCZON – Paysage dans les environs de 47-Anthé, mai 2018• Au nord-est du département, dans le Fumélois, le secteur jouxte le département de la Dordogne sur des calcaires gréseux. Les massifs forestiers sont plus conséquents (chênaies, châtaigneraies…) et permettent des cortèges avifaunistiques plus typiquement forestiers.
Si la majorité de ces habitats sont nettement anthropisés (pour ne pas dire « industrialisés »), le patrimoine architectural permet par ses villages, châteaux et monuments religieux, de belles possibilités pour les espèces dont la nidification est liée au bâti.
Nous pouvons isoler la moyenne vallée de la Garonne, en termes de conditions climatiques, comme un secteur aux moyennes de températures plus élevés, aux précipitations peu abondantes en comparaison aux autres secteurs aquitains (plateau landais, façade océanique, Pyrénées, zones collinaires de la Dordogne et du Béarn-Pays Basque) lui conférant le statut de Climat de bassin du Sud-Ouest (voir Theillout et al., 2015). Il est également intéressant de situer le département dans une zone biogéographique où la vallée de la Garonne et très probablement un des axes de pénétration, avec la côte basco-landaise, des espèces à affinités thermiques plus chaudes, méditerranéennes, vers l’espace atlantique. Cette hypothèse peut s’illustrer dans la vallée de la Garonne avec des observations plus ou moins récentes de diverses espèces animales à affinités très méridionales. Il faut admettre que, dans certains cas, les voies de communication humaine, le réseau routier, le réseau ferroviaire, le canal du midi, doivent contribuer à faciliter les diverses progressions observées. Quoi qu’il en soit ces nouveaux territoires sont viables pour des espèces qui n’ont pas de capacités de vol. Prenons quelques exemples : un insecte, la Decticelle Varoise (Rhacocleis poneli), un reptile, la Tarente de Maurétanie (Tarentola mauritanica) (Voir l’article Les lumières de la ville du 16 août 2022 sur ce même blog), un mammifère, la Souris à queue courte (Mus spretus) et un poisson, la Blennie fluviatile (Salaria fluviatilis). En ce qui concerne les espèces qui possèdent de bonnes capacités de vol, le front des progressions vers le nord des espèces thermophiles semble plus large que la stricte vallée. Notons comme exemple, des insectes, le Dectique à front blanc (Decticus albifrons), l’Anax porte-selle (Hemianax ephippiger), des oiseaux, le Petit-duc scops (Otus scops), le Rollier d’Europe (Coracias garrulus), la Fauvette mélanocéphale (Curruca melanocephala), etc…
Le contexte environnemental est celui que l’on connaît, pour les oiseaux :
o Anthropisation des paysages (infrastructures routières, bâtiments commerciaux ou industriels, parking, lotissements, panneaux photovoltaïques…),
o Homogénéisation des habitats agricoles (grandes monocultures),
o Utilisation massive d’intrants chimiques,
o Fragmentation des habitats naturels, isolement des populations faunistiques,
o Apparition de populations animales exogènes,
o Stress et dérangement,
o Diminution et dégradation des zones humides, eutrophisation de l’eau, sécheresses,
o Réchauffement climatique, etc…
Notons que le département a nettement perdu ses surfaces de prairies naturelles pâturées ou fauchées au profit de terres labourées pour les cultures de maïs, soja, tournesol…
Ce ne sont pas les espèces « rares » qui concernent cet article, mais bien les espèces « fragiles ». Il y a bien évidemment un lien entre ces deux notions. Par les temps qui courent, être fragile et spécialiste fait tendre à la raréfaction et à la réduction de la répartition en petits noyaux de populations isolées. L’oiseau fragile est un nicheur qui occupe ou « pourrait occuper » les habitats de notre territoire. L’oiseau rare peut être parfois assimilé à celui qui, constituant des populations lointaines, se retrouve de manière accidentelle sur notre territoire.
Photographie : N.PINCZON – Troupeau de bovins dans les environs de 47-Saint-Romain-le-Noble, avril 2019. L’élevage traditionnel augmente la biodiversité.
Ce qui est inquiétant et que l’on observe, c’est que les habitats préservés ont une durée d’existence absolument non pérenne. Un élevage sur pâture s’arrête, une belle prairie est labourée, une haie est rasée, une chênaie est coupée, une lande humide est drainée, l’embouchure d’un cours d’eau est bétonné, un banc de gravier sert de piste pour les quads… La préservation des habitats naturels et leur maintien est actuellement catastrophique et nous sommes nombreux à le constater (voir l’article Misère dans les forêts et les campagnes du 28 décembre 2019 sur ce même blog). Le Conservatoire des Espaces Naturels de Nouvel Aquitaine (CEN-NA) est une association qui s’est orientée dans l’acquisition foncière afin de permettre la subsistance d’habitats fragiles sur des petites parcelles. C’est une belle initiative. Mais, cela est possible sur des surfaces extrêmement restreintes. Qu’en est-il d’un politique locale rigoureuse de maintien des paysages et des milieux naturels en coordination avec les agriculteurs, les forestiers, les investisseurs et les différents habitants ou usagers d’un territoire ? Même si toute la France était un site Natura 2000, je ne pense pas que nous y arriverions tant la méconnaissance, la cupidité et les vielles valeurs traditionnelles… rôdent !Il est aussi possible de dire que quelques espèces évoluent favorablement depuis 30-40 ans, tout en gardant une certaine fragilité. Une dynamique de population s’avère positive pour certains Rapaces, Cigognes, Ardéidés (Hérons) et Laridés (Mouettes et Goélands) Voir l’article Les Laridés du Lot et de la Garonne du 24 juin 2019 sur ce même blog. Les causes sont essentiellement :
o Arrêt de certains pesticides à base de composés organochlorés (à partie des années 1960),
o Protection (Statut de protection nationale, directive oiseaux et habitats de l’U.E…),
o Actions de conservation,
o Exploitation de ressources trophiques artificielles,
o Réchauffement climatique (taux de survie en hausse, comportement migratoire atténué).
Certaines espèces endogènes reconstituent des populations (Faucon pèlerin (Falco peregrinus), Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo)…), d’autres, endogènes également, sont en expansion (Héron garde-bœufs (Bubulcus ibis), Elanion blanc (Elanus caeruleus)).J’aborde, ci-dessous, les situations d’un ensemble d’espèces à tendance « fragiles » du Lot-et-Garonne dont certaines peuvent encore être indicatrices de la qualité des habitats naturels. Les références bibliographiques (citées en fin d’article) plus ou moins anciennes et associées aux informations issues des portails de saisie en ligne permettent, et j’y rajoute ma modeste expérience d’ornitho de terrain, d’établir un rapide état des lieux des nicheurs Lot-et-Garonnais. Ces différentes analyses, à travers ce classement, restent basées sur des connaissances objectives mais parfois éparses. De même les données de reproduction sont plus ou moins précises (possible-probable-certaine), selon la valeur du code atlas qui est attribué à chaque observation. Le département est probablement sous prospecté, bien que le nombre d’observateurs me semble en augmentation. La période sur laquelle je considère ces informations ornithologiques se situe essentiellement sur les 20 dernières années, avec un regard dans un rétro-viseur, grâce notamment à l’atlas des oiseaux nicheurs d’Aquitaine de 1974-1984.
2/Les espèces :
LES ESPÈCES DISPARUES : 8 espèces
Outarde canepetière (Tetrax tetrax) : Nidification certaine à la limite du département du Lot-et-Garonne et de la Dordogne sur la période 1974-1984
Marouette ponctuée (Porzana porzana) : Il existe plusieurs suspicions de nidification dans la vallée de la Garonne sur la période 1974-1984.
Courlis cendré (Numenius arquata) : L’espèce niche en effectifs très restreints dans le département des Landes à proximité du Lot-et-Garonne dans des habitats préservés (landes humides). En Lot-et-Garonne aucuns habitats de ce type n’ont été conservés. Les noms de certains sites maintenant en grande cultures de maïs irrigué sont évocateurs, comme la Lande aux courlis dans le secteur de Durance-Houeillès. J’ai pour ma part entendu des chants de Grive draine avec des intonations de chant du Courlis cendré, comme si une tradition perdurait chez cette espèce d’imiter le grand limicole autrefois présent.
Bécasse des bois (Scolopax rusticola) : Nidification certaine sur 3 à 4 mailles (20x29 km) sur la période 1974-1984. Aucunes données de nidification certaine depuis.
Busard cendré (Circus pygargus) : Actuellement, si l’espèce s’observe occasionnellement sur les terrasses et plateaux cultivés, elle n’est en revanche plus constatée comme nicheuse depuis la période 1974-1984. Une petite population s’est maintenue à la frontière avec la Dordogne et la Gironde dans les années 1990.
Pie-grièche grise (Lanius excubitor) : L’espèce était nicheuse localement côté Quercy et côté Landais (sur 2 mailles (20x29 km)) sur la période 1974-1984.
Fauvette orphée (Curruca hortensis) : L’espèce était nicheuse localement (3 à 4 mailles (20x29 km)) sur la période 1974-1984.
Bruant ortolan (Emberiza hortulana) : L’espèce était nicheuse localement dans le département sur la période 1974-1984 en continuité avec les populations de Dordogne et du Lot. Des mâles chanteurs ont été entendus jusque dans les années 2010 dans le secteur du Quercy vers Tournon-d’Agenais. Occasionnellement observée au printemps en migration. Une petite population nidificatrice se maintient sur les départements du Lot et du Tarn-et-Garonne. Cette espèce est en nette régression en Europe occidentale. Les secteurs agropastoraux traditionnels disparaissent rapidement, les populations d’insectes également.
Photographie : Geoffroy CHABOT – Emberiza hortulana - Bruant ortolan, mâle – Pyrénées-Atlantiques, juin 2016LES ESPÈCES TRES FRAGILES, VISIBLEMENT EN NET DECLIN, QUI SUBISSENT ACTUELLEMENT LA DÉGRADATION DES HABITATS : 7 espèces
Râle aquatique (Rallus aquaticus) : De la nidification certaine sur les petites zones marécageuses (mégaphorbiaies, lagües, cours d’eau, étangs…) de la partie Landaise. Cette population semble vraiment extrêmement restreinte.
Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus) : De la nidification certaine dans le nord du département à la limite de la Dordogne, quelques contacts ailleurs. Comment cette espèce peut elle se maintenir avec les pratiques agricoles actuelles ? La succession des assolements, la mécanisation… Voir l’article Deux yeux jaunes dans un champ de cailloux du 08 novembre 2021 sur ce même blog
Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) : L’espèce est observable sur tout le département avec, il me semble, davantage de contacts sur une ligne Nérac-Xaintrailles-Fargues-Villefranche de Queyran-Le Mas d’Agenais. Cependant les sites de reproductions avérés sont moins évidents… ceux de Cuq, de Moirax, de Sauvagnas ont disparu en 4-5 ans… La situation est-elle plus favorable dans le nord du département ? Cette espèce souffre nettement de l’évolution des paysages agricoles.
Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) : L’espèce se maintient à peine et de manière très fractionnée. Certaine vallée, comme celle de la Masse avait encore des populations bien constituées au début des années 2000. La disparition des prairies naturelles (avec des buissons d’Aubépine), de l’élevage, des insectes et de tous les systèmes bocagés sont en cause. Voir l’article L’amnésie environnementale du 25 mai 2019 sur ce même blog
Tarier des prés (Saxicola rubetra) : Quelques rares données de mâles cantonnés et une nidification en 2020. Cette espèce est en nette régression en Europe occidentale. Les secteurs agropastoraux traditionnels disparaissent rapidement, les populations d’insectes également.
Torcol foumilier (Jynx torquilla) : Quelques rares données de mâles cantonnés alors que l’espèce était encore commune sur la période 1974-1984. La destruction des paysages agropastoraux est en cause.
Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula) : Une petite population se maintient essentiellement dans le secteur landais, le long des rivières (Ciron, Avance, Ourbise…) et de leurs affluents. Quelques données dans le secteur forestier proche de la Dordogne également. Cette espèce devient absente en plaine. Elle est reléguée de plus en plus aux zones de montagne.Photographie : Geoffroy CHABOT – Lanius collurio - Pie-grièche écorcheur, mâle – Landes, Juin 2019
LES ESPÈCES PLUTÔT REGULIÈREMENT OBSERVÉES, FRAGILES, DONT ON PEUT SUPPOSER DES BAISSES DE POPULATION EN LIEN AVEC LA DÉGRADATION ACTUELLE DES HABITATS : 7 espèces
Petit Gravelot (Charadrius dubius) : Peu de connaissances sur l’état des populations actuellement. C’est une espèce pionnière. Elle se maintient sur les bancs de grave du lit mineur de la Garonne dans la mesure où le dérangement n’est pas réel (chiens, promeneurs, pêcheurs, quads, feux de campement…). Les gravières en activité sont des habitats de substitution, mais le bulldozer y passe et y repasse...
Circaète Jean-le-blanc (Circaetus gallicus) : Si les données en période de reproduction sont régulières (l’espèce arpente un vaste domaine vital, les immatures non reproducteurs sont fréquents…), celles de nidifications certaines supposent pas plus 4 sites sur faune-aquitaine.org. C’est peu, et l’espèce dépend des populations de reptiles, donc des haies, friches, landes, marécages ouverts… Qu’en est-il des populations de reptiles ? Quelle dynamique pour le Lézard vert (Lacerta bilineata) notamment ?
Effraie des clochers (Tyto alba) : Peu de connaissances sur l’état des populations actuellement. Elle dépend des populations de micromammifères. Les prairies labourées, les friches agricoles sans continuité, l’aménagement des anciennes granges, l’augmentation du trafic routier nocturne… ne semblent pas aider l’espèce. Les observations nocturnes sur le bord des routes sont nettement moins fréquentes qu’il y a 30-40 ans.
Grive draine (Turdus viscivorus) : Peu de connaissances sur l’état des populations actuellement. C’est l’association de milieux forestiers, de pelouses rases et landes sèches qui sont favorable à l’espèce. La baisse de l’élevage (ovins ou bovins) et donc des prairies naturelles pâturées peut être une cause de diminution.
Fauvette pitchou (Curruca undata) : L’espèce se maintient bien dans la partie Landaise et est plus occasionnelle dans le Fumélois. Comment fait-elle pour s’adapter à l’instabilité constante des milieux de landes ouvertes ? Aucun site n’est vraiment en lande originel. C’est l’utilisation d’une petite fenêtre biotopique, dans l’assolement des parcelles plantées en Pins maritimes, c’est-à-dire dans la période de pousse des plants sur 3 à 4 années pas plus. Puis les petites populations doivent déménager aux alentours en suivant ainsi l’assolement des repousses suite aux coupes rases…
Bruant jaune (Emberiza citrinella) Idem que pour la Fauvette pitchou.
Linotte mélodieuse (Linaria cannabina) : Friches, landes… l’espèce pose les mêmes questions que le maintien de la Fauvette pitchou et du Bruant jaune.LES ESPÈCES COMMUNES, ASSEZ FRAGILES, QUI SEMBLENT MAINTENIR DES POPULATIONS, AVEC UNE DÉMOGRAPHIE TRÈS NUANCÉE SELON LES ESPÈCES : 51 espèces
Perdrix rouge (Alectoris rufa) : Quel est l’impact des grandes monocultures, de la pression cynégétique et de l’introduction d’oiseaux d’élevage ?
Caille des blés (Coturnix coturnix) : Quel est l’impact des grandes monocultures, de la pression cynégétique et de l’introduction d’oiseaux d’élevage ? L’espèce est très dépendante des friches et des prairies.
Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis) : De plus en plus rare et localisée. Il y avait de bonnes densités sur les carrières en fin d’exploitation il y a environ 10-15 ans. L’impact important de la prédation par le Silure glane (Silurus glanis) est plus que probable ! Ce poisson prédateur exogène a été introduit absolument partout par les associations de pêche ! Sans aucune anticipation de l’impact négatif pour l’écosystème aquatique.
Goéland leucophée (Larus michahellis) : L’espèce, d’apparition récente (elle n’est donnée nicheuse dans le département qu’à partir de 2009 du faune-aquiatine.org) se reproduit essentiellement sur les toits de la ville d’Agen avec des actions de stérilisation depuis 2018. Voir article Réguler la population d’un oiseau opportuniste du 12 septembre 2020 sur ce même blog
Mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus) : Quelques petites colonies sur certaines gravières.
Sterne pierregarin (Sterna hirundo) : Une population fluviale de l’espèce c’est installé dès 2008 sur la Garonne et les carrières de granulats en exploitation attenantes. Une dynamique à surveiller, notamment par l’entretien et la quiétude sur les bancs de graviers du lit mineur, l’information auprès des exploitants de matériaux…
Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo sinensis) : L’espèce s’est réinstallée nicheuse vers 2012 en Lot-et-Garonne. Une seule colonie, d’environ 35 couples, est connue. Voir l’article Une espèce en résistance du 16 janvier 2022 sur ce même blog
Héron garde-bœufs (Bubulcus ibis) : L’espèce est d’apparition relativement récente (première observation en 1979 à 82-Saint Nicolas de la Grave). A l’instar du Grand Cormoran par les pêcheurs, elle est en train d’acquérir une bien mauvaise réputation par les agriculteurs visiblement sans fondement. Ce sont les pratiques culturales (chimie, labour…) qui nuisent aux vers de terre… pas les « petits hérons blancs ». Son comportement grégaire donne une impression de multitude mais qu’en est-il vraiment de sa dynamique ? Quelques colonies sont connues.
Autour des palombes (Accipiter gentilis) : L’espèce a vraiment souffert des tirs depuis les palombières pendant des décennies. Qu’en est-il aujourd’hui ? Elle reste vraiment rare et localisée dans les habitats forestiers conséquents. Combien il y-a-t-il de couples reproducteurs sur le département ?
Aigle botté (Hieraatus pennatus) : Découverte nicheuse en 2014, l’espèce a probablement 8-10 couples ( ?) répartis sur le département. L’espèce utilise la vallée de la Garonne et les interfaces boisées ou les ripisylves conséquentes. Le secteur à l’ouest du département sur une ligne Mézin - Barbaste - Damazan - Casteljaloux ainsi que celui à l’est sur une ligne Fumel - Gavaudun – Saint Martin de Villeréal semblent vraiment favorables à sa présence. Ces secteurs mériteraient davantage de prospection. La forêt du Mas d’Agenais et de Sénestis mérite d’être prospectée également. Voir l’article L’Aigle beauté du 29 avril 2019 et le document Bulletin de liaison réseau Aigle botté en format pdf sur ce même blog.
Bondrée apivore (Pernis apivorus) : Peu d’information sur la dynamique de l‘espèce qui dépend de la reproduction des hyménoptères sauvages, dont les espèces qui creusent des terriers dans les prairies naturelles en diminution.
Élanion blanc (Elanus caeruleus) : Apparue en Aquitaine, depuis la péninsule ibérique, en 1983, l’espèce est actuellement en expansion. La dynamique dans le département semble positive ! Voir l’article Le petit rapace aux yeux rouges du 21 février 2021 sur ce même blog
Faucon pèlerin (Falco peregrinus) : Quelques couples connues. L’espèce peut encore faire l’objet de désairage et de trafics commerciaux illégaux.
Faucon hobereau (Falco subbuteo) : Peu d’information sur la dynamique de cette espèce dont la reproduction avérée reste modeste en Lot-et-Garonne (8 données accessibles sur faune-aquitaine.org sur la période)
Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) : Qu’en est-il de la dynamique de cette espèce ? Elle est assez associée à l’Effraie des clochers en termes d’habitats et d’alimentation. Il y a-t-il une compétition avec l’Elanion blanc ?
Petit-duc scops (Otus scops) : Les données de mâles chanteurs sont régulières. L’espèce a progressé sur une période d’environ 10 années.
Hibou moyen-duc (Asio otus) : Peu d’information sur la dynamique de l’espèce. Elle se maintient dans des habitats plus « fermés » que l’Effraie des clochers et utilise des arbres pour nicher, mais dépend tout de même des prairies, landes et des friches c’est-à-dire de populations de micromammifères conséquentes pour se maintenir.
Chevêche d’Athena (Athene noctua) : L’espèce se maintient assez bien. Thermophile, elle doit profiter des hivers doux maintenant habituels.
Huppe fasciée (Upupa epops) : L’espèce semble se maintenir assez bien. Elle peut se satisfaire de petites zones herbeuses, de quelques jardins, avec de vieux arbres troués et dans la mesure où ces lieux ne sont pas « nettoyés » tous les printemps avec de l’herbicide !
Tourterelle des bois (Streptopelia turtur) : L’espèce semble se maintenir assez bien. Elle profite de certains chaumes de céréales dès juillet du moins s’ils ne sont pas labourés rapidement.
Martinet noir (Apus apus) : Aucune évaluation régulière de ses populations. Qu’en est-il de la disponibilité du « plancton aérien » ?
Engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus) :L’espèce reste de contact régulier. Les densités sont assez bonnes sur le plateau landais, car elle sait utiliser les plantations de Pins maritimes notamment pour la reproduction. Côté Quercy, elle occupe des zones plus naturelles (chênaies thermophiles). Il existe aussi des sites sur les pentes en Nerprun alaterne (Rhamnus alaternus) le long de la vallée de la Garonne.
Coucou gris (Cuculus canorus) : L’espèce est essentiellement entendue dans les habitats forestiers. Les densités semblent favorables notamment sur le plateau Landais en contexte de pinèdes âgées où il parasite probablement le Rougegorge familier (Erithacus rubecula), le Pipit des arbres (Anthus trivialis)... et se nourrit de la Processionnaire du Pin (Thaumetopoea pityocampa). Des données de parasitisme sur Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) ont été faites jusqu’en 2010 en plaine mais les contacts en plaine sont rares actuellement.
Pic noir (Dryocopus martius) : L’espèce est en expansion depuis les années 2010, avec l’exploitation des arbres dégénérescents c’est-à-dire des populations de coléoptères xylophages probablement en augmentation.
Pic épeichette (Dryobates minor) : L’espèce se maintient dans les ripisylves, certaines chênaies mais avec des densités assez faibles semble-t-il.
Pic mar (Leiopicus (Dendrocoptes) medius) : Quelques contacts. L’espèce profite-t-elle de la dégénérescence des chênes âgés ?
Alouette des champs (Alauda arvensis) : L’espèce se maintient mais de manière très localisée et en faible densité. Voir l’article L’Alouette des chants du 21 mars 2020 sur ce même blog
Alouette lulu (Lullula arborea) : L’espèce se maintient et occupe les habitats ouverts du Plateau landais (très jeune plantation du Pin maritime) et sur les coteaux, les vignes et prairies attenantes, les pentes à Genévrier (Juniperus communis).
Cochevis huppé (Galerida cristata) : Comment cette espèce se maintient elle en plaine et sur certains coteaux dans ce contexte agricole ? C’est une espèce des interstices. Elle arrive à subsister au milieu des vastes cultures intensives, sur un bout de chemin où les engins passent, sur une piste caillouteuse dans les carrières en exploitation. Une prouesse ! L’espèce n’est pas si commune !
Mésange huppée (Lophophanes cristatus) : Des données régulières notamment dans les pinèdes âgées du plateau Landais.
Mésange nonnette (Poecile palustris) : L’espèce n’est pas vraiment commune. Elle occupe les forêts humides, les bords de cours d’eau boisés.
Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea) : L’asséchement des ruisseaux est un vrai problème pour cette espèce qui s’alimente vraiment dans les lits où l’eau coule et où les populations de trichopères, plécoptères et éphéméroptères sont viables.
Bergeronnette printanière (Motacilla flava flava / M. f. iberiae) : La sous-espèce ibérique est parfois observées. L’espèce se maintient en très faible densité sur des zones de cultures intensives notamment la Betterave semence, le Colza… Là encore une prouesse ! Les contraintes de nidifications, de par les pratiques culturales, sont extrêmes ! Qu’en est-il de l’état écotoxicologique de ces populations ?
Pipit des arbres (Anthus trivialis) : Des petites populations essentiellement sur le plateau landais mais côté Quercy également.
Hirondelle rustique (Hirundo rustica) : Aucune évaluation régulière des populations de l’espèce. Qu’en est-il de la disponibilité du « plancton aérien » ? L’espèce a besoin de l’élevage, d’habitats bocagés.
Hirondelle de fenêtre (Delichon urbicum) : Aucune évaluation régulière des populations de l’espèce. Qu’en est-il de la disponibilité du « plancton aérien » ?
Hirondelle de rivage (Riparia riparia) : L’espèce se maintient uniquement grâce aux carrières d’exploitation de granulats.
Guêpier d’Europe (Merops apiaster) : L’espèce se maintient uniquement grâce aux carrières d’exploitation de granulats pour les habitats de nidification. L’impact négatif de l’Écrevisse de Louisianne (Procambarus clarkii) sur les populations d’Odonates peut limiter la ressource alimentaire de cette espèce.
Martin-pêcheur d’Europe (Alcedo atthis) : L’espèce se maintient sur la Garonne et quelques affluents. Elle dépend des populations de poissons et de leurs reproductions. Qu’en est-il d’un avenir où les cours d’eau s’assèchent drastiquement 6 mois sur 12 ? Voir l’article Connaissez-vous l’effet Tyndall du 25 décembre 2021 sur ce même blog
Loriot d’Europe (Oriolus oriolus) : L’espèce reste de contact régulier sur les chênaies et peupleraies.
Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) : L’espèce est spécialiste des phragmitaies. Une restauration de zones humides annexes devrait permettre davantage à cette grande graminée aquatique de se répandre. Voir l’article Les deux têtes pointues du Lot-et-Garonne du 29 mai 2020 sur ce même blog
Pouillot de Bonelli (Phylloscopus bonelli) : L’espèce reste de contact régulier dans les boisements thermophiles.
Pouillot véloce (Phylloscopus collybita) : L’espèce se maintient en milieu forestier dans un contexte toujours un peu humide.
Gobemouche gris (Muscicapa striata) : L’espèce est discrète. Elle s’observe régulièrement dans les ripisylves, certaines chênaies (comme le Pic épeichette), avec des densités minimalistes (comme ses vocalisations acoustiques !).
Rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus) : Les données de reproduction sont régulières sans être abondantes. Avec une sensation d’un mieux depuis environ 10 années.
Tarier pâtre (Saxicola rubicola) : L’espèce se maintient mais avec certaines exigences habitationnelles. Le modeste réseau de prairies, friches, landes lui permettent des effectifs stables mais sans jamais qu’elle puisse être abondante.
Corbeau freux (Corvus frugilegus) : Il n’y a qu’un seul site connu depuis 2016 dans le département, vers Duras où pas plus d’une vingtaine de couples ont été observés. L’espèce est aussi présente à proximité (Gironde, Tarn-et-Garonne). Une petite polyculture diversifiée, la présence de prairies lui sont favorable (il se nourrit de larves hypogées d’insectes). Voir l’article Un beau corbeau trop peu commun et pas idiot du 15 janvier 2020 sur ce même blog (où je n’avais d’ailleurs pas connaissance de ce site « durassien »).
Moineau soulcie (Petronia petronia) : L’espèce est régulière côté Quercy. Il semble assez s’adapter aux cultures de céréales et reste le spécialiste pour nidifier de l’intérieur des barres métalliques en haut des poteaux EDF. Celles-ci doivent pourtant être surchauffées certains jours où le soleil est torride !
Moineau friquet (Passer montanus) : Espèce délicate à évaluer. Il semble très localisé (en plaine) et en densité faible.
Serin cini (Serinus serinus) : L’espèce n’est pas aussi abondante qu’elle pourrait sembler l’être. Finalement ce sont des zones périurbaines avec des jardins et des conifères d’ornement qui le maintiennent. Souvent en cortège avec deux autres fringillidés : le Verdier d’Europe (Chloris chloris) et le Chardonneret élégant (Carduelis carduelis).
Bruant proyer (Emberiza calandra) : L’espèce est régulière dans le Quercy et sur certains coteaux de la Garonne et du Lot. Il y a au moins une petite population en plaine de la Garonne, localisée sur des friches dans un réseau de carrières de granulats.
Photographie : N.PINCZON – Motacilla flava iberiae – Bergeronnette ibérique – 47-Layrac, mai 2023LES ESPÈCES EN MARGE DE LEUR AIRE DE REPARTITION HABITUELLE OU DONT LES SURFACES DES HABITATS TYPIQUES SUR LE TERRITOIRE SONT LIMITÉES : 12 espèces
Blongios nain (Ixobrychus minutus) : Un site avec 2 couples nicheurs probable depuis 2021 dans la vallée de la Garonne. Voir l’article L’oiseau roseau… du 15 mai 2021 sur ce même blog.
Héron pourpré (Ardea purpurea) : L’espèce s’observe régulièrement (y compris des adultes en plumages nuptiaux) mais les certitudes de nidification sont rares (1 cas en 2010).
Grand-duc d’Europe (Bubo bubo) : Au moins 3 sites de nidification connus à partir de 2016. Les populations du Lot, de la Dordogne, du Tarn-et-Garonne tendent à progresser. Voir l’article C’est l’heure du Bubo du 20 février 2019 sur ce même blog
Pigeon colombin (Columba oenas) : Quelques mâles chanteurs très localisés, dans les chênaies sur coteau, ou dans les plantations de peupliers abandonnées dans la vallée, notamment du fait de la présence de cavités : arbres cassés, loges de Pic noir...
Grand Corbeau (Corvus corax) : Quelques sites de nidification côté Quercy.
Pipit rousseline (Anthus campestris) : Quelques rares sites de reproduction très localisés sur le plateau Landais avec une possibilité de présence sur les zones arides côté Quercy. L’espèce pourrait être plus abondante avec des habitats de landes sèches et de prairies pâturées moins dégradés.
Fauvette passerinette (Curruca iberiae) : Une petite population dans le Quercy Lot-et-Garonnais vers Montayral.
Rousserolle turdoïde (Acrocephalus arundinaceus) : Quelques mâles chanteurs entendus avec régulièrement des cas de reproduction probable depuis 2021 dans la vallée de la Garonne.
Locustelle tachetée (Locustella naevia) : Une donnée printanière. L’espèce est étonnamment absente sur la période de nidification malgré certaines friches plus ou moins humides qui pourraient lui correspondre. Une espèce probablement peu thermophile ?
Pouillot siffleur (Phylloscopus sibilatrix) : Un doute sur de la reproduction, avec un mâle chanteur cantonné encore le 21 mai 2011 dans un habitat favorable bien que pas complétement typique (une chênaie âgée avec strate buissonnante). Nous ne sommes pas vraiment situés dans la zone de reproduction de l’espèce.
Hirondelle de rocher (Ptyonoprogne rupestris) : Quelques couples, au château de Bonaguil notamment.
Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) : L’espèce n’apparait que de temps à autre au printemps sur des suspicions de nidification.Photographie : N.PINCZON – Anthus campestris – Pipit rousseline – 47-Durance, mai 2022
LES ESPÈCES OCCASIONNELLES QUI ONT FOURNI QUELQUES DONNÉES DE REPRODUCTION PLUS OU MOINS RÉCEMMENT : 11 espèces
Sarcelle d’été (Spatula querquedula) : Une nidification certaine en 2021. Quel est l’impact de la pression cynégétique ?
Nette rousse (Netta rufina) : Nidification soupçonnée dès 2015 et certaine en 2019 dans les exploitations de granulats de la vallée de la Garonne. Quel est l’impact de la pression cynégétique ? Le site de Saint Nicolas de la Grave dans le Tarn-et-Garonne est un site de nidification.
Canard souchet (Spatula clypeata) : Une nidification certaine en 2018. Quel est l’impact de la pression cynégétique ?
Canard chipeau (Mareca strepera) : Une nidification certaine en 2020. Quel est l’impact de la pression cynégétique ? Le site de Saint Nicolas de la Grave dans le Tarn-et-Garonne est un site de nidification.
Fuligule milouin (Aythya ferina) : Espèce régulière depuis 2012 et nicheuse certaine depuis 2019 (1 cas) dans les exploitations de granulats de la vallée de la Garonne.
Échasse blanche (Himantopus himantopus) : Cette espèce pionnière se reproduit parfois, depuis 2014, dans les sites d’extraction de granulats (au moins 3 cas de reproduction certaine). Ces petites populations sont probablement issues de la péninsule ibérique, avec des déplacements vers le nord notamment en période de sécheresse en Espagne.
Goéland brun (Larus fuscus) : Reproduction soupçonnée d’au moins un couple sur la colonie de Goéland leucophée sur la ville d’Agen en 2016 et 2017.
Mouette mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus) : Reproduction possible dès 2014 et avérée en 2016 sur des exploitations de granulats.
Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator) : Nidification plutôt régulière sur la période 1974-1984. Puis encore quelques cas jusqu’en 2011. Seulement des observations d’oiseaux sans preuves de nidification sont réalisées jusqu’en 2018. Depuis, les données réalisées semblent être des oiseaux en migration prénuptiale sans suite pour la reproduction locale. L’espèce aurait pu être classée dans les espèces disparues du département.
Fauvette des jardins (Sylvia borin) : Nidification tout à fait régulière sur la période 1974-1984. Un seul cas de nidification certaine en 2010. Les autres données printanières sont actuellement sans suite. L’espèce aurait pu être classée dans les espèces disparues du département.
Grosbec cassenoyaux (Coccothraustes coccothraustes) : Quelques rares cas de nidification (2012). Des individus contactés au printemps actuellement sans suite.LES ESPÈCES À RECHERCHER : 10 espèces
Sarcelle d’hiver (Anas crecca) : Quelques données printanières tardives (avril à juin). Des individus en couple. Les habitats aquatiques du plateau Landais, bien que trop restreints peuvent éventuellement convenir. Apparemment pas de reproduction certaine.
Sterne naine (Sternula albifrons) : Quelques données estivale. Probablement de la dispersion. L’espèce est essentiellement présente sur le bassin de la Loire et la côte méditerranéenne.
Crabier chevelu (Ardeola ralloides) : Des données très régulières d’individus en plumages nuptiaux dans des habitats favorables du Lot-et-Garonne (carrières, étangs...). L’espèce est nicheuse dans le Tarn-et-Garonne.
Chevalier guignette (Actitis hypoleucos) : Les migrateurs sont tardifs (tout le mois de mai), cependant les individus qui paradent dans des habitats favorables sont à surveiller.
Milan royal (Milvus milvus) : Observation régulière en été. Souvent des 2ième année en mue. Les populations les plus proches sont essentiellement situées dans le Massif central et les Pyrénées.
Cincle plongeur (Cinclus cinclus) : Quelques rares données sur la Gélise et la Lède notamment. Sans doute de la dispersion.
Martinet pâle (Apus pallidus) : L’espèce nidifie à Toulouse, Bordeaux, Biarritz…
Rollier d’Europe (Coracias garrulus) : Quelques observations plutôt régulières en été.
Alouette calandrelle (Calandrella brachydactyla) : Quelques rares observations au printemps, les habitats de cultures et friches dans les coteaux calcaires sont potentiellement convenables pour cette espèce.
Fauvette mélanocéphale (Curruca melanocephala) : L’espèce est présente dans quelques départements voisins (Tarn-et-Garonne, Lot) et une donnée de capture en hiver pour le Lot-et-Garonne.RESTONS ATTENTIF ! :
Harle bièvre (Mergus merganser) : L’espèce a tendance à coloniser de nouveaux territoires, avec deux cas de reproduction dans le bassin de la Garonne (Ariège, Aveyron).
Cigogne blanche (Ciconia ciconia) : L’espèce est observée régulièrement. Des populations nicheuses sont peu éloignées (Gironde, Dordogne…).
Cigogne noire (Ciconia nigra) : Nous sommes sur l’axe de migration de l’espèce, celle-ci étant en légère expansion… Cependant ses exigences de rivières forestières poissonneuses sont de plus en plus limitées !
Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) : Une minuscule population de ce rapace, grâce au PNA, semble émerger en ancienne Aquitaine…
…/…3/Un projet départemental ? :
Impossible de prédire l’avenir. Le vivant invente. Cela dit, la tendance actuelle va vers une homogénéisation biotique. Nous perdons de la biodiversité à une vitesse observable à court terme (voir les sites naturefrance.fr et cnrs.fr : L’intensification de l’agriculture est à l’origine de la disparition des oiseaux d’Europe) et cet article le montre. Si certaines espèces fragiles « représentent » les habitats que nous avons façonnés depuis des siècles afin de vivre sur ces territoires grâce à l’agro-pastoralisme, elles ont aussi un rôle mélangé d’ordre culturel, patrimonial et sont comme indicatrices de la complexité des paysages, donc de leur fonctionnement évolutif, de leurs ressources diverses, de leur beauté ... Ces paysages ne devraient pas être des zones industrielles mais des jardins, des édens, qui conserveraient quelques recoins mystérieux. La métaphore manichéiste paradis/enfer est tentante. Nous descendons en enfer et le vacarme des campagnes est assourdissant. La présence de certaines espèces animales fragiles (en gestion des espaces naturels, les espèces très exigeantes d’un écosystème sont dites espèces « parapluies ») et la cohabitation que nous pouvons accepter avec elles, peut servir de baromètre, de curseur, entre l’enfer et le paradis. Ceci dans la mesure où ces espèces sont plutôt exigeantes, leur présence et la viabilité de leurs populations garantissent un état des lieux continuel et sous-entend la viabilité des espèces pour le coup moins exigeantes. Sur le territoire de la moyenne Garonne, certaines espèces d’oiseaux citées ci-dessus pourraient être indicatrices de l’état des paysages dans la mesure où elles feraient l’objet de surveillance voire d’une restauration des habitats et des corridors écologique à une large échelle. Actuellement, aucun acteur territorial n’est en mesure d’insuffler et de coordonner un tel projet. Après celle des populations faunistique et floristique, la première fraction est finalement celle des intentions, des postures politiques, des pouvoirs… D’un côté il y a une analyse objective de la situation, de l’autre les actions restent modestes, éparses et divisées. Il n’y a pas de projet majeur. Il n’y a pas d’harmonisation. Les associations, aussi importantes soient-elles, n’ont pas les moyens de porter ces projets. Elles dépendant de dispositifs publics et travaillent à des échelles bien plus restreintes ou sur des actions ponctuelles. Elles ont parfois des difficultés financière, bien que cumulant de belles compétences. Elles font face à des enjeux de pouvoirs locaux, aux privilèges de certains et les agressions et donc les actions en justice sont régulières. Être le propriétaire de vastes surfaces agricoles ne doit pas dire tout se permettre ! Le privé a ses limites. Il devrait y avoir une éthique partagée, des règles obligatoires à respecter pour ces propriétaires du paysage. Ce territoire souffre. Il est perpétuellement abimé, détraqué. Il y a comme une injustice, car peu de monde profite de cette situation. Au-delà de nos cohabitants (la faune et la flore) c’est également la majorité de la population humaine qui subit ces dégradations environnementales. Alors qui se préoccupe du Busard Saint-Martin, de la Pie-grièche écorcheur, du Bruant ortolan, de l’Oedicnème criard ? Afin de d’entretenir dans les paysages de réels réseaux de landes, friches et des zones agropastorales… Qui se préoccupe du Petit Gravelot, du Martin pêcheur d’Europe, du Râle aquatique, de la Sterne pierregarin, du Bouvreuil pivoine ? Afin d’entretenir des habitats humides annexes aux différents lits mineurs des cours d’eau (en lien avec une véritable politique de l’eau). Si le dispositif européen Natura 2000 est bienvenu, et il a maintenant 20 ans, il n’est visiblement pas suffisant. Quel vrai projet politique devrait s’ajouter à ce réseau ? Un projet local qui surpasserait les conflits d’intérêt, imposerait (avec fermeté) des choix et des lois ! En prenant un peu de recul et en regardant les paysages du Lot-et-Garonne… il y a-t-il encore quelqu’un qui croit au paradis ? Visiblement non. Il y a-t-il quelqu’un qui peut encore supporter ce monde mortifère ? Visiblement oui. Ce monde ne se nourrit pas de lui-même, il ne se régénère pas. Il est exploité jusqu’à la moelle par des pilleurs. Ce commerce me glace. Et toujours la réalité s’impose : la cupidité est notre lien social. Le naturaliste connait bien la réalité. Il l’arpente sans cesse. Si nous considérons les deux emblèmes de ce département, le Lot et la Garonne, si nous considérons la vocation d’y préserver des terres agricoles fertiles à long terme, nous devons considérer ces quelques espèces d’oiseaux. J’ai pris des oiseaux comme exemple mais bien évidemment c’est l’ensemble de la faune (poissons, mammifères, reptiles, amphibiens, arthropodes…) et de la flore qui possède des espèces « parapluies ». La considération de l’environnement devrait avoir une dimension très locale, avec des diagnostics, puis des actions sur des surfaces de l’ordre du quart du département ! Alors ?... histoire d’avancer un peu… quel décideur local pourra oser un jour affronter la dictature agricole ultralibérale et agir avec conviction pour un territoire partagé ? Pour un paysage de rêve… à tous et pour tous ! Ne serait-ce pas plutôt cette voie qui nous amènerait vers une terre d’exception ?
Extrait de Manières d’être vivant de Baptiste Morizot, page 270 :
« Plus qu’en appeler à l’amour de la Nature, ou agiter la crainte de l’apocalypse, il me semble qu’une voie plus ajustée aux enjeux du temps revient à multiplier les approches, les pratiques, les discours, les œuvres, les dispositifs, les expériences qui sont capables de nous faire sentir et vivre le point de vue des interdépendances. Nous faire sentir et vivre comme vivant parmi les vivants, comme eux pris dans la trame, partageant des ascendances et des manières d’être vivant, un destin commun et une vulnérabilité mutuelle. »Photographie : N.PINCZON – Charadrius dubius – Petit Gravelot – Pyrénées-Atlantiques, mai 2023
Merci à Geoffroy CHABOT pour la mise à disposition de ses belles photographies (Busard Saint-Martin, Pie-Grièche écorcheur, Bruant ortolan).
BIBLIOGRAPHIE, SITOGRAPHIE :
BOUTET J.Y, PETIT P. – ATLAS DES OISEAUX NICHEURS D’AQUITAINE 1974-1984 - Œuvre collective des ornithologues d’Aquitains – Centre Ornithologique Aquitaine Pyrénées, 1987
COLLECTIF FAUNE AQUITAINE : www.faune-aquitaine.org
COMMISSION DE L’AVIFAINE FRANCAISE – Liste officiel des oiseaux de France, version 2020 – ORNITHOS 27-3, n° 143, Mai-Juin 2020
DUBOIS Ph-J. – Une histoire contemporaine des oiseaux de France – éd Delachaux et Niestlé, 2022
DUBOIS Ph-J., LE MARECHAL P., OLIOSO G., YESOU P. – Nouvel inventaire des oiseaux de France - éd Delachaux et Niestlé, 2008
DUCOS E. – Histoire du Harle bièvre Mergus merganser en France : expansion et statut récent – Ornithos n°150, juillet-août 2021
FREMAUX S. & RAMIERE J. coord.- Atlas des oiseaux nicheurs de Midi-Pyrénées – Nature Midi-Pyrénées – Delachaux et Niestlé, 2012
ISSA N., MULLER Y. – Atlas des oiseaux de France métropolitaine, nidification et présence hivernale – Volumes 1 & 2 - éd Delachaux et Niestlé, 2015
Observatoire Nouvelle Aquitaine de la Faune Sauvage - FAUNA - Accueil (observatoire-fauna.fr)
KOLLECT, CEN-NA : https://nouvelle-aquitaine.kollect.fr/
MORIZOT B. - Manières d’être vivant - Mondes sauvages - éd ACTES SUD, 2020
NATURE FRANCE : https://naturefrance.fr/
RIGAL S., DAKOS V., ALONSO H., DEVICTOR V. - Les pratiques agricoles entraînent le déclin des populations d’oiseaux dans toute l’Europe - Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) - vol 120, n°21 - mai 2023 https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2216573120
https://www.cnrs.fr/fr/lintensification-de-lagriculture-est-lorigine-de-la-disparition-des-oiseaux-en-europe
ROCAMORA G. & YEATMAN-BERTHELOT D. – Oiseaux menacés et à surveiller en France, Listes Rouges et recherche des priorités. Populations. Tendances. Menaces. Conservation – SEOF/LPO, 1999
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THEILLOUT A., BESNARD A., DELFOUR F., & BARANDE S. - Atlas des oiseaux migrateurs et hivernants d’Aquitaine. Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques. MNHN - LPO, 2020
VANSTEENWEGEN Ch. - Histoire des oiseaux de France, Suisse et Belgique, l’évolution des populations, le statut des espèces - éd Delachaux et Niestlé, 1998
YEATMAN L. J. – Histoire des oiseaux d’Europe – éd Bordas, 1971Atmosphère ! Atmosphère !… est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ?
mercredi 15 mars 2023, par Nicolas Pinczon Du Sel
Expression visible de toutes les nuances physiques des masses d’air : température, humidité, pression, mobilité… les nuages sont d’une étonnante variabilité !
Photographie : N.PINCZON – Lot-et-Garonne – Septembre 2017
L’eau voyage dans les nues, emportée par le vent. H2O se transforme alors en arborant une multitude d’apparences, des plus étonnantes : de la lourde nappe grisâtre aux boursoufflures rosées en passant par les stries blanches pures, les vagues tubulaires écumeuses, les torsades noires et pressées... Les nuages peuvent être tout autant minuscules, gigantesques, perdus, paisibles, nonchalants, inquiétants, toniques, majestueux, hyperactifs, libres... ou absents ! Alors, pour ceux qui sont un peu tête en l’air : tout sur les cumulonimbus, les cirrostratus, etc… un livre tout à fait lumineux ! :
Le guide du chasseur de nuages – Gavin Pretor-Pinney – éditions JC Lattès, 2006
« Atmosphère ! atmosphère !… est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? » = Arletty dans le film Hôtel du Nord de Marcel Carné.BOTANIQUE : Roi des Aulnes ? Roi des Elfes ?… Roi des cours d’eau !
lundi 27 février 2023, par Nicolas Pinczon Du Sel
Une espèce d’arbre qui habite les berges des cours d’eau et constitue d’authentiques forêts longilignes…
Photographie : Nicolas PINCZON – Aulne glutineux (Alnus glutinosa) – 20 août 2016 - Racines d’apparence reptilienne – 47 Moulin de Sainte Catherine sur la Gélise
Photographie : Nicolas PINCZON – Aulne glutineux (Alnus glutinosa) – 20 août 2016 – Feuille et jeune fruit – 47 Moulin de Sainte Catherine sur la Gélise
Les rivages des cours d’eau sont étonnamment riches. Comme tous les habitats à la jonction de deux mondes. C’est l’effet lisière ou l’effet d’écotone. La terre, la roche, l’humus, le limon viennent rencontrer l’eau. L’eau qui coule et roucoule, vive, froide, douce et gaie. Les rivières enflent avec les affluents qui s’ajoutent, avec les pluies qui ruissellent. Les berges sont mouvantes au gré des saisons dans un mélange des éléments. L’eau frotte et malaxe la matière. Ces espaces sont instables, chaotiques. Un mouvement perpétuel les anime. Ce sont des corridors où circule une étonnante diversité animale et végétale. Des zones annexes forment des dépressions humides, spongieuses. Il y a toujours des habitants qui vivent entre deux. Certaines espèces aquatiques : oiseaux, poissons, crustacés, insectes ont besoin des berges pour s’abriter, se nourrir. Idem pour certaines espèces terrestres : mammifères, insectes, annélides et plantes profitent des ressources de l’eau omniprésente mais également de la richesse des sols humides. Parmi celles-là, l’Aulne glutineux (Alnus glutinosa) c’est spécialisé. C’est l’arbre des ripisylves. De la famille des Bétulacés (Betulaceae, comme les différentes espèces de Bouleaux), l’Aulne a besoin de ces espaces rivulaires. Au moins 3 espèces sont observables en France en ripisylve. Citons également Alnus cordata et Alnus incana.
Photographie : Nicolas PINCZON – Aulne glutineux (Alnus glutinosa) - 26 mars 2017 – Aulne solitaire en hiver – 33 RNN du Marais de Bruges
Les aulnaies, en été, sont vertes intenses, l’ombrage du feuillage est frais. En hiver, dénudées, les feuilles étant caduques, elles émanent une belle couleur lie de vin. C’est la teinte de l’écorce des brindilles où pendent dans le vent les chatons mâles et les strobiles mûrs des femelles. A cette saison on y entend dans la canopée, les cris scintillants de groupes de Tarin des aulnes (Spinus spinus) qui s’activent pour éplucher les petits fruits en forme de « pomme de pin » où se tiennent les graines prêtent à s’échapper. Ce petit oiseau de la famille des fringillidés est nordique ou montagnard. Il migre vers les plaines où il est inséparable de cet arbre tout l’hiver, c’est une ressource essentielle pour lui. Il s’active à manipuler les fruits, son bec semble adapté à saisir la minuscule graine coincée dans les écailles sèches.
Acoustique : Dominique GUILLERME - Tarin des Aulnes (Spinus spinus). On entend aussi l’alarme d’un Rougegorge familier (Erithacus rubecula) – 06 février 2023 – 21 Le Val Larrey – Côte-d’Or, Bourgogne Franche-Conté. Source : xeno-canto.orgEurasian Siskin (Spinus spinus)Les aulnaies hébergent environ 50 espèces d’insectes spécialistes de l’Aulne glutineux. Citons 2 coléoptères : la Coccinelle de l’Aulne (Sospita vigintiguttata), la Chrysomèle bleue de l’Aulne (agelastica alni). De nombreux champignons vivent spécifiquement en symbiose avec lui. L’aulne est capable de fixer l’azote atmosphérique grâce à une symbiose avec un actinomycète. Cet arbre est étonnant ! Ses étroites forêts sont toujours intensément vivantes. Je cherche l’épreinte de la Loutre d’Europe (Lutra lutra) sur une racine d’Aulne. J’attends qu’une Bécasse des bois (Scolopax rusticola) s’envole de la litière humide…
Photographie : Nicolas PINCZON – Aulne glutineux (Alnus glutinosa) - 13 février 2023 – Aulnaie sur l’Avance, 47 Casteljaloux
Le poète Johann Wolfgang Von GOETHE dans son poème Le roi des Aulnes, évoque, en fait, le Roi des Elfes. C’est une traduction de la langue danoise vers de l’allemand qui a transformé le Roi des Elfes en Aulne. Un père au galop dans la campagne marécageuse et nocturne, essaye d’arracher son fils aux appels intenses et envoûtants du Roi des Elfes. En vain, son enfant finit par succomber dans ses bras, emporté par ce personnage mythologique du Nord de l’Europe. Plusieurs symboliques sont proposées pour interpréter le texte écrit en 1782. L’enfant meurt d’une maladie ? C’est la mort de l’enfance, la puberté ? C’est la mort mentale d’un enfant violenté ? Seule l’ambiance du poème, rappelle les aulnaies, féeriques et étranges…
Bibliographie :
Pierre DEOM - La Hulotte n°51 et n°52
Flore de la France méditerranéenne continentale – Jean-Marc TISON, Philippe JAUZEIN, Henri MICHAUD – éd Naturalia, 2014
https://fr.wikipedia.org/ - Le Roi des AulnesIl y a quelque chose d’apaisant à observer les Grues cendrées…
Photographie : Nicolas PINCZON – Grus grus – 40 LUBBON - Décembre 2022
Approcher un groupe de Grues cendrées (Grus grus) est maintenant relativement facile. L’espèce reste farouche mais sa protection depuis 1976, son classement en Annexe 1 de la Directive Oiseaux Habitats de l’UE, les mesures de sauvegarde dans les divers pays européens où elle se reproduit (Suède, Pologne, Allemagne…) ont redonné un peu d’assurance à ces groupes en hivernage dans le Sud-Ouest (environ 70 000 individus séjournent dans les Landes de Gascogne en décembre-janvier). Seule la population de la sous espèce Grus grus archibaldi, dite Grue cendrée du Caucase, plus méridionale, qui niche notamment sur les hauts plateaux en Turquie (Anatolie), en Géorgie, en Russie et au Kazakhstan, c’est considérablement réduite et est sérieusement menacée. Mais il y a un contraste étrange : L’espèce émane une belle sensation de sauvagerie. On pense aux tourbières finlandaises, aux vastes clairières marécageuses au milieu des immenses forêts de conifères et de bouleaux où elle habite en été. Sur le plateau Landais où les groupes viennent passer la saison des jours courts, le paysage est tout autre. La forêt n’est qu’une monoculture de jeunes Pins bien rangés et la clairière une chaume de monoculture de maïs irrigué. Les oiseaux ont appris à éviter les rampes d’irrigation gigantesques installées en permanence et qui propulsent de l’eau tout l’été sur la céréale Zea mays à perte de vue. Immenses propriétés privées et clôturées, hangars en parpaing gris, énormes cuves à azote ammoniacal liquide… l’ambiance est industrielle. La Grue cendrée vient glaner le grain sur les épis oubliés par les machines lors de la récolte d’automne. Cependant, et c’est ce qui donne envie à un ornitho de prospecter ces lieux monotones, l’oiseau apporte de la vie. Sur ces zones de gagnage, les Grues se retrouvent, crient, dansent... La communication acoustique est particulièrement sonore ! Croûûûû ! Croûûûû ! Croûûûû ! En marge des groupes les plus bruyants (de parfois quelques centaines d’individus), on observe, plus calmes, les familles. Ce sont des couples accompagnés de un ou deux jeunes. Ceux-ci sont soit de l’année (1A), soit ont deux ou trois ans (2A, 3A). Les 1A ont la tête roussâtre, le plumage gris clair et les plumes ornementales des rémiges tertiaires (cubitales) réduites. Il est possible d’entendre leurs cris typiques de juvénile, aigus, un peu plaintifs, très différents de celui des adultes. Ce qui est étonnant c’est leurs liens apparents. Ces familles sont inséparables. Tout est réalisé en commun et les adultes sont perpétuellement attentifs au moindre évènement suspect aux alentours. Les immatures semblent obéissants. Quand tout est calme, il faut les observer se toiletter ensemble, dans des gestes gracieux, presque synchrones. Il y a une patience à soigner l’imposant plumage dans les rayons du pâle soleil. Les plumes c’est la vie ! C’est la capacité de voler, c’est la thermorégulation, c’est la communication visuelle (plumes ornementales). L’attention que porte chaque oiseau à son plumage est aussi méticuleuse que celle qu’il porte à tous ceux de son groupe familial. Les connivences entres individus sont flagrantes : marches ensemble, regards, frottements de bec, imitations… Il y a quelque chose d’apaisant à observer les Grues cendrées !
DE BONNES FÊTES À TOUS !
BIBLIOGRAPHIE :
GÉROUDET P., éditions mise à jour par OLIOSO G.- GRANDS ÉCHASSIERS, GALLINACÉES, RÂLES D’EUROPE – éd Delachaux et Niestlé, 2009
DEOM. P – LA HULOTTE – N°56 et 57
THEILLOUT A., BESNARD A., DELFOUR F., & BARANDE S. - Atlas des oiseaux migrateurs et hivernants d’Aquitaine. Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques. MNHN - LPO, 2020Une nouvelle collection de podcasts sur France-Culture réalisée par Charlotte Roux et Marc Mortelmans, consacrée aux Loups d’ici et d’ailleurs...
Beaucoup d’informations réalistes, scientifiques et tout à fait intéressantes à propos du Loup gris européen (Canis lupus sp) ou celui d’Amérique du Nord (Canis lupus sp). Avec la participation de Jean-Marc Landry : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/mecaniques-du-vivantBien avant l’incendie, comment une chênaie peut-elle supporter les déficits hydriques et les vagues de chaleurs ?
Photographie : Nicolas PINCZON - Canopée, Chênaie du Vallon de la Baye – Tarn-et-Garonne - 82 GINALS, Juillet 2022
C’est, dans notre région, l’habitat naturel par excellence ! Avec une strate arborée composée d’arbres multi-centenaires, une strate buissonnante et herbacée extrêmement riche, une faune adaptée depuis des millénaires à cette composition floristique entremêlée, la forêt de chênes reste un habitat très impressionnant ! Quel est le naturaliste qui n’est pas fasciné, en toute saison, lorsqu’il pénètre sous la voûte de ces colosses bienveillants ? Les fûts gris-vert, rugueux, parfois parsemé de lichens ou de polypodes, se divisent en un labyrinthe harmonieux de branches solides, ondulées, moussues. Dès le printemps, dans ce dédale végétal, la vie multiple vibre, forte, libre, et appelle tous nos sens. C’est un haut lieu de toutes les alliances entre organismes vivants : les symbioses (arbre, mycorhize, bactéries, algues…).
Photographie : Nicolas PINCZON – Fonge indéterminée – Chênaie de Pindères - Lot-et-Garonne – Mai 2020
Le parfum de l’humus émane du sol souple, les cris flûtés de la Sitelle torchepot (Sitta europea) raisonnent, la rousseur furtive d’une Belette d’Europe (Mustela nivalis), les paisibles rayons du soleil s’infiltrent dans l’humidité de l’air ombragée… Combien de temps ai-je passé perdu dans ces forêts, à espionner le Pic mar (Leiopicus (=Dendrocoptes) medius) ? À écouter l’alarme de l’Autour des palombes (Accipiter gentilis) ? À tenter de distinguer le Mulot sylvestre (Apodemus sylvaticus) du Campagnol roussâtre (Myodes glareolus) ou même de définir la famille (Crocidurinés ou Soricinés ?) d’une musaraigne qui se faufile dans la litière ? Du beau temps encore à écouter l’acoustique ultrasonore des Chiroptères - Chiroptera - nocturnes ou le ronronnement de l’Engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus), ou encore le Chevreuil européen (Capreolus capreolus ) qui aboie quand l’heure est entre "chien et loup", le Loir gris (Glis glis) qui « toussote » dans les feuilles, à trouver un crottier de Genette commune (Genetta genetta), à surprendre un Blaireau d’Eurasie (Meles meles), un Lièvre d’Europe (Lepus europaeus)… Les étages arbustif et herbacé donnent aussi envie d’être un botaniste passionné : Troène, Chèvrefeuilles, Orchidées, Nerpruns, Millepertuis, Viorme, Houx, Fougères… Les espèces de papillons de jour sont nombreuses du sol jusqu’à la haute canopée, les coléoptères extraordinaires, les mille crissements des sauterelles et grillons - Orthoptera - sont à décrypter… quelle joie intense !!
J’ai souvent l’impression, en forêt, d’être aux premières loges de l’observation de toute une chaîne trophique : feuilles, noctuelles, fauvettes, épervier… gland, mulot, martre… il ne me manque parfois que le loup… Un cadavre au sol est très vite consommé par les coléoptères, les diptères, ou quelques mammifères carnivores…
Photographie : Nicolas PINCZON – Cadavre d’une Taupe d’Aquitaine – Talpa aquitania – dévoré par un groupe de Nicrophorus vespilloides – Chênaie de Pindères - Lot-et-Garonne – Août 2020
Tout ce qui se passe là-haut, dans la canopée, reste un peu mystérieux… juste attendre que quelques créatures tombent…
Photographie : Nicolas PINCZON – Là-haut dans la canopée - Meconema thalassinum, le Méconème tambourinaire – Pindères - Lot-et-Garonne – Juillet 2019
Photographie : Max PETITOURS & Stéphane OGIL, issue du chouette site Le Royaume des Geais (1) – Le blog de Max : https://www.leblogdemax.fr/ – Là-haut dans la canopée – Quercusia (= Favonius) quercus, la Thècle du chêne - 93-Seine Saint-Denis, promenade de la Dhuys Vaujours, juin 2020
Photographie : VINCENZO issue du site www.naturamediterraneo.com - Là-haut dans la canopée - Melolontha melolontha, le Hanneton commun
Les chênaies des zones biogéographiques atlantique et méditerranéenne se composent de diverses espèces de chênes sauvages (au moins 7, mais il y a de l’hybridation). Le genre Quercus a donc colonisé essentiellement les plaines et l’étage collinéen en laissant approximativement l’étage montagnard au Hêtre commun (Fagus sylvatica) et à divers conifères (genre abies, picea, pinus…). Notons que le Pin sylvestre (Pinus sylvestris) et le Pin maritime (Pinus pinaster) sont 2 conifères communs qui s’associent aux chênaies même à basse altitude. C’est selon la roche mère, l’humidité du sol, l’altitude, le climat local (pluviométrie, températures, ensoleillement…) que les différentes espèces de chênes se répartissent sur la zone. Le Chêne vert (Quercus ilex), semper-virens, et typiquement méditerranéen. Il est souvent associé au petit Chêne kermès (Quercus coccifera ) qui, lui, constitue la garrigue. Toujours dans la zone méditerranéenne et avec une répartition qui remonte nettement dans le Sud-Ouest, le Chêne liège (Quercus suber) est également semper-virens et aime plutôt les terrains siliceux. Il s’observe notamment sur le plateau Landais, où il était exploité pour faire des bouchons. Puis vient l’ensemble des espèces caducifoliées. Le Chêne pubescent (Quercus pubescens) est lui aussi thermophile et héliophile. Il aime les sols calcaires (c’est pour une large part l’espèce des collines du Sud-Ouest). Le Chêne tauzin (Quercus pyrenaica) est fréquent sur le plateau Landais sur du sable en milieu plutôt acide. Les deux espèces qui occupent davantage les plaines et des milieux plus frais sont le Chêne sessile (Quercus petrae), dit aussi Chêne rouvre, qui constitue l’essentiel des forêts françaises, il a besoin d’ombre et de sols bien drainés (sols mésoxérophiles, siliceux, limoneux plus ou moins caillouteux) et le Chêne pédonculé (Quercus robur) qui, lui, est une essence pionnière à postpionnière qui se développe sur les sols profonds et plus humides (sols mésohygrophiles) et dans des espaces plus lumineux. C’est par excellence le grand Chêne des haies du bocage ou parfois, solitaire, gigantesque, il s’observe au cœur d’une vaste prairie.
Bien au-delà de certains individus (pas toujours très âgés) qui meurent naturellement au cœur même des forêts (créant des "dendro-microhabitats" très intéressants), l’observation de nombreuses cimes sèches, de feuillages flétris, d’arbres qui dépérissent par les stress hydriques, de l’augmentation des populations de parasites xylophages… est de plus en plus régulière. Chaque année depuis 20 ans je m’inquiète des étés trop chauds, des hivers sans pluie… la chênaie souffre. Cela est visible.
Photographie : Météo-France, été 2022
Photographie : Nicolas PINCZON – Lot-et-Garonne – RNN Etang de la Mazière – 18 août 2022 - Sensation de "coup de soleil" sur les feuilles d’un Chêne pédonculé (Quercus robur).
Photographie : Nicolas PINCZON – Lot-et-Garonne – Courbiac – 20 août 2022 - Jeune chêne indéterminé, dont les feuilles sont littéralement desséchées Pour Erwin Ulrich, pilote de la mission adaptation des forêts au changement climatique à l’ONF, bien avant les spectaculaires incendies, la forêt de métropole est surtout menacée par une « catastrophe silencieuse » : le dépérissement massif dû aux sécheresses répétées depuis 5 ans (Libération du Lundi 22 août 2022 - FORÊTS « Nous ne pouvons pas observer la descente aux enfers sans rien faire » - Jérôme Lefilliâtre). Les chênaies sont en souffrance, les chênaies sont maltraitées… En France, situées sur le domaine public ou sur des terrains privés, les chênaies subissent le morcèlement des systèmes forestiers (routes, voies ferrées, lotissements, déforestation…), le réchauffement et la modification rapide du climat, la concurrence de l’exploitation forestière à fort rendement, industrielle, et par la facilité des coupes qui concerne le bois de chauffage…
Aussi, parler, avec satisfaction, de l’expansion de la forêt française, pourquoi pas. Il y a bien une déprise agricole, une « fermeture des milieux » qui permet à des espèces ligneuses de recoloniser des espaces. Mais il est important de préciser de quel boisement parlons-nous… je vous parle de forêts anciennes ! Je vous parle d’une composition floristique tout à fait originale, des vieilles chênaies où vit, associées depuis toujours, une foule d’espèces végétales et animales qui constitue la base du peuplement floristique et faunistique en Europe.
Photographie : La forêt du Mas et de Sénestis (Lot-et-Garonne), massif d’environ 1530 ha, traversée par l’Autoroute A62. Apparemment aucun "passage de faune" n’a été mis en place - Source www.geoportail.gouv.fr Comment respecter cet habitat et mieux le considérer, notamment pour lui permettre de s’adapter à l’évolution rapide du climat ? Un défi de plus… habiter notre territoire avec intelligence, avec philosophie ! Habiter notre territoire avec panache !...comme le houppier des Chênes, ces êtres vivants à part entière, nos chaleureux voisins, ont su le faire depuis la nuit des temps !... et, peut-être, y réfléchir à 2 fois avant de tronçonner un de de ces monuments ! Un arbre qui avait tissé, pendant sa longue vie, 1000 liens avec son entourage vivant ! Sa descendance, à long terme, est-elle convenablement assurée (productivité des écosystèmes) ? Favorisons-nous l’entretien des forêts mixtes en âge et en essence ? Et la finesse du travail des forestiers qui s’associent à ce choix ? Favorisons-nous une évolution naturelle des espèces pour mieux résister au manque d’eau ? Les riches chênaies, refuges sauvages, au-delà des modifications du climat, survivront-elles au raisonnement purement financier de la plupart des exploitants de notre époque ? Grâce, il faut l’espérer, à l’initiative de groupements de Gestionnaires Forestiers Indépendants, un travail de considération de la forêt et de son exploitation semble possible.
Des échanges très intéressants à écouter dans l’émission « GRAND REPORTAGE » sur France Culture du vendredi 23 septembre 2022, réalisée par Aurélie KIEFFER, Annie BRAULT et Justine FONTAINE. Des propos bienvenus parfois, notamment ceux d’Alexis DUCOUSSO, chargé de mission à l’INRAE, expert forêt à l’UICN et membre du directoire forêt de FNE.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/grand-reportage/gironde-se-relever-apres-les-flammes-9373357
Dans l’arrogance fiévreuse de ce monde, nous sommes trop vite déconnecté de notre environnement primaire…je crois qu’il faut tout simplement marcher en forêt pour y faire attention, pour aimer et respecter intensément ces espaces et surtout... pour en faire partie ! C’est mon simple conseil : balade en forêt obligatoire en toute saison, à tout âge, à tout heure du jour et de la nuit, à l’aube comme au crépuscule, et… tous les sens éveillés ! Belles rencontres assurées !
Photographie : Nicolas PINCZON – Lot-et-Garonne – Mas d’Agenais, forêt du Mas et de Sénestis – 21 avril 2019
Bibliographie :
Être un Chêne - Sous l’écorce de Quercus – Tillon Laurent - éd Actes Sud, 2021
Guide pratique des papillons de France – Moussus J.P., Lorin T., Cooper A. – éd Delachaux &Niestlé, 2019,
Cahier d’identification des orthoptères de France, Belgique, Luxembourg & Suisse – Toutes les espèces : Sauterelles, Grillons & Criquets – Eric Sardet, Christian Roesti & Yoann Braud – Biotope éditions, 2015
Coléoptères d’Europe - Vincent ALBOUY, Denis RICHARD - éd Delachaux et Niestlé, 2017
Les forêts françaises face au changement climatique : ce que l’on sait, comment on s’adapte – Volker Saux – magazine Géo 513, décembre 2021,
Réchauffement climatique, la forêt française est en crise – Muryel Jacque - Les échos, février 2022,
La forêt : le forestier face au changement climatique – Laure Dangla & Pierre Dubuisson La forêt : Le forestier face au changement climatique (uniagro.fr), juillet 2019
FORÊTS « Nous ne pouvons pas observer la descente aux enfers sans rien faire » - Jérôme Lefilliâtre - Libération du lundi 22 août 2022, p12
C’est quoi, le bois de valeur ? – Hans Kreusler - – PLUME DE NATURALISTES, n°5, 2020
ANATEF | gestionnaire forestier indépendant (GFI)
Le sens de la propriété foncière chez les humains et ses conséquences sur la nature – Michel Barataud – PLUME DE NATURALISTES, n°4, 2020A propos de l’auteur
Animé très jeune par l’observation des animaux, je concrétise ma passion en arpentant les forêts, montagnes, rivages et autres marécages, les jumelles au cou, le carnet de notes en main, un guide d’identification toujours ouvert… à 22 ans je passe plus d’une année dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises pour étudier les Pétrels, les Prions, les Albatros, les Manchots...
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