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L’Alouette des champs (Alauda arvensis), une espèce en extase dans le ciel…
Photographie : Nicolas PINCZON – Alouette des champs (Alauda arvensis), 47-Durance, 02 juin 2019.
La famille des Alaudidés occupe des habitats ouverts de type steppiques, des dunes, des friches, des prairies et pelouses, des cultures… Les espèces de cette famille aiment ces zones ouvertes à la végétation plus ou moins rase, soumises aux 4 vents et plombées par le soleil de l’été.
Dans la vallée de la Garonne et sur les coteaux voisins, au moins 4 espèces sont observables. Lors de la période de reproduction, l’Alouette des champs (Alauda arvensis) y est assez localisée, et les densités restent modestes dans les friches, les prairies. L’Alouette lulu (Lullua arborea), à peine plus abondante, aime les coteaux exposés au sud, les zones en garrigue ouverte, les pentes à genévrier (Juniperus communis), les landes, les cultures, celle de la vigne notamment. Le Cochevis huppé (Galerida cristata) est disséminé ça et là, plus strictement dans la plaine, dans les friches rases, les carrières. Enfin, plus rare, l’Alouette calandrelle (Calandrella brachydactyla), lors des passages en migration est parfois observée dans les cultures et les prairies rases.
Ces espèces subissent la dégradation des habitats agricoles. Les populations sont en nette baisse depuis quelques décennies. En France, pour les oiseaux spécialistes agricoles, comme les alouettes, une perte de – 32% en une dizaine d’années (Jiguet et al, 2016, voir la biblio). En Grande-Bretagne, afin de mesurer la qualité des campagnes, l’indice de « skylark » (= Alouette du ciel) a été inventé ! Des points d’écoute définissent les densités de l’Alouette des champs en action dans le ciel. Un indice faible ou nul signifie donc un large paysage en agriculture intensive, où les sols sont inertes. L’oiseau devient un indicateur environnemental. Consulter également : https://lejournal.cnrs.fr/articles/ou-sont-passes-les-oiseaux-des-champs
Le chant de l’Alouette des champs est un son incontournable du printemps. L’oiseau monte dans le ciel et débite à tue-tête ses trilles, roulements et autres sifflement qui vont decrescendo. Il y a une énergie intense dans ces strophes interminables. L’oiseau est souvent invisible, haut dans les airs, sous le soleil, où il papillonne inlassablement.
« Alouette » vient d’un mot gaulois transformé en latin par « alauda » qui désignait l’oiseau. De bonne augure, cet oiseau sacré pour « nos ancêtres » symbolise l’allégresse, l’ardeur juvénile, l’élan vers la joie.
Les oiseaux ont probablement une performance supérieure à percevoir les sons et à détailler les images, si on la compare à nos capacités humaines. Leur système sensoriel est nerveux, ultra-rapide. Cette dextérité d’analyse leur permet de « compresser » de l’information sonore. Si les débits rapides de certains signaux sonores nous les font paraître confus, les oiseaux perçoivent probablement des signaux plus « cool ». Ainsi, il est possible de ralentir des enregistrements, pour que nos cerveaux, lents, aient le temps d’y comprendre quelque chose. Voici 2 enregistrements :
1/Chant de l’Alouette des champs au rythme réel :
Auteurs : Bernard FORT et Jean-Claude ROCHÉ.2/ Chant de l’Alouette des champs ralenti de 2 octaves (ou 4x plus lent) :
Auteurs : Bernard FORT et Jean-Claude ROCHÉ.« Ralentie, on tâte le pouls des choses, on y ronfle, on a tout le temps, tranquillement, toute la vie,
On gobe les sons, on les gobe tranquillement, toute la vie,
On vit dans son soulier,
On y fait le ménage,
On a plus besoin de se serrer,
On a tout le temps,
On déguste, …/… »
La ralentie, extrait. Henri MICHAUX
En ce qui concerne les sons de la nature, les chants des oiseaux, la poésie, la musique… je ne peux que fortement conseiller une balade sur le site internet de Bernard FORT, la « Grive solitaire » . Très beau mélange scientifique, poétique et humoristique. Quelle belle pertinence, quelle richesse ! N’oubliez pas de mettre les haut-parleurs sur « on » ou le casque sur les oreilles : http://bernardfort.com/
Consulter également le site des éditions FRÉMEAUX ET ASSOCIÉS (la Librairie Sonore), pour vous informer sur le tout récent ouvrage de Jean-Claude ROCHÉ, audio-naturaliste : DIALOGUES AVEC BERNARD FORT ET LES OISEAUX :
https://www.fremeaux.com/index.php?option=com_virtuemart&page=shop.browse&category_id=84&Itemid=-1
Enfin, un interview de Bernard FORT est consultable à : https://www.youtube.com/watch?v=LmFBpptAJXw
Je reste toujours un peu pessimiste… à force de chanter aux enfants « Alouette je te plumerai », j’ai bien peur que notre modèle agricole intensif toujours en perspective et la chasse importante dont l’Alouette des champs fait encore l’objet dans le Sud-Ouest (pour maintenir une tradition dépassée) ne fasse de cet oiseau commun et joyeux une triste rareté !Bibliographie :
BIRKHEAD T. – L’Oiseau et ses sens – éd Buchet Chastel, 2014
JIGUET F., GONZALEZ D., ANDRADE C., FONTAINE B. – STOC et SHOC : des nouvelles des suivis d’oiseaux communs coordonnés par le Museum – ORNITHOS 23-3, Mai-Juin 2016ENTOMOLOGIE : Le déclin des populations d’insectes
mercredi 11 mars 2020, par Nicolas Pinczon Du Sel
Un article de Jean Haxaire paru sur le site internet du Museum d’Histoire Naturelle de Toulouse
Le déclin des populations d’insectes. Du fantasme à la réalité chiffrée - Le lien :
https://www.museum.toulouse.fr/-/le-declin-des-populations-d-insectes-du-fantasme-a-la-realite-chiffree-?fbclid=IwAR2Q72Sb_oa1KZDSVwQNxKnxSvW6ndsJ97guNwPdeFByHk4NnMGRGkO7P28
ORNITHOLOGIE : Il n’est jamais trop tard pour cocher !
lundi 3 février 2020, par Nicolas Pinczon Du Sel
Voir une espèce d’oiseau pour la première fois...
Pour un « ornitho » qui a déjà bourlingué, le fait est rare mais heureusement toujours possible : une recherche intentionnelle, ou le hasard, amène à approcher un nouvel oiseau. Pour ma part, à cet instant là, je passe d’une image dans un livre à de l’existence, à du réel à mes yeux. La bête est là ! Je capte alors sa présence, son allure, sa vie… je retiens mon souffle, tous mes sens éveillés. Il y a de l’émotion et de la joie. Je m’enrichis d’une connaissance. Mon monde s’agrandit. Je m’applique à vérifier tous les critères d’identification. L’animal animé porte avec lui tout ce que je sais déjà de lui de manière théorique (critères visuels et auditifs, répartition, migration, comportement…), mais aussi, à force d’imagination, de manière symbolique. L’oiseau sans frontières amène une ambiance. Il représente une contrée géographique, un habitat naturel, des migrations, une saison, une météorologie même. L’oiseau, rangé dans un livre - livre qu’il faut avoir la chance de posséder - est aussi "culture". Mais voir l’oiseau, dans le vent frais du matin, change tout ! Finalement, cette espèce existe bien réellement ! L’oiseau existe, d’ailleurs, absolument sans moi, sans mon regard (et même sans le moindre « observateur-descripteur »). Cette belle rencontre, cette reconnaissance, comme un étonnant échange, semble plutôt vivifier ma propre existence…
Photographie : N.PINCZON, 47-Bruch, Plongeon imbrin (Gavia immer), immature, 01 février 2020. En Lot-et-Garonne, l’espèce avait déjà été observée en janvier et février 2010 au lac du Brayssou à 47-Tourliac (Michel Hoare et David Lambottin, FAQ). Merci à François Guillmot pour avoir signalé la présence de l’espèce dans le réseau des ornithos locaux. Les 2 photos ci-dessous représentent le même individu.
L’espèce, de la famille des Gaviidés, est boréale et nidifie en Islande, au Groenland, au Canada (c’est le « Huard » des Québécois !)…. Elle hiverne le long de la côte atlantique, des îles Britanniques jusqu’à la Méditerranée. Elle est plus rare sur les étendues d’eau dans les terres (Lacs, fleuves lents…). Le Plongeon imbrin est un oiseau aquatique, plongeur, piscivore. Ses cris sont comme des rires étranges. Son chant, une longue plainte ululée, est très impressionnant, mais je ne l’ai entendu que sur xeno-canto.org. Ce chant est parfois utilisé dans les bandes sonores des films nord-américains, en tant qu’ambiance type "grands espaces sauvages". Comme rien n’est idéal en réalité, l’individu observé le 01 février était devant une gigantesque tonne de chasse, devant laquelle flottaient bêtement plus de 150 oies et canards en plastique… Cet oiseau est protégé par la loi et n’est pas soumis à autorisation de tir par dérogation. Je souhaite que l’oiseau ne soit pas confondu par les chasseurs avec un Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo), dont il a quasiment la taille et l’allure, et qu’il ne se prenne une gerbe de plomb ! En effet, à la demande de la Fédération de pêche 47, la préfecture du Lot-et-Garonne autorise le tir de 500 Grands Cormorans par an sur le département, bien qu’espèce, elle aussi, protégée par la loi. Je ne suis pas certain qu’il y ait un guide ornitho dans la cabane des chasseurs-pêcheurs…
Bibliographie :
GÉROUDET P., éditions mise à jour par CUISIN M.- LES PALMIPÈDES D’EUROPE – éd Delachaux et Niestlé, 1999
ISSA N., MULLER Y. – Atlas des oiseaux de France métropolitaine, nidification et présence hivernale – Volumes 1 & 2 - éd Delachaux et Niestlé, 2015
SVENSSON L., MULLARNEY.K, ZETTERSTRÖM.D - Le guide ornitho – Le guide le plus complet des oiseaux d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient - éd Delachaux et Niestlé, 2015Suspense insoutenable… rdv le 05 février à la mairie d’Agen !
ORNITHOLOGIE : Un beau Corbeau, trop peu commun et... pas idiot !
mercredi 15 janvier 2020, par Nicolas Pinczon Du Sel
Le Corbeau freux (Corvus frugilegus), une espèce vraiment peu abondante dans le Sud-Ouest…
Avec seulement quelques modestes colonies de nidification disséminées en Gironde, en Dordogne, ainsi que, à l’opposé, des colonies à peine plus conséquentes dans le nord-ouest du Tarn-et-Garonne (notamment une à côté du péage de l’autoroute A62 – Sortie Montauban) mais également en Haute-Garonne (vers Toulouse), le Corbeau freux (Corvus frugilegus) montre une absence (presque) totale au printemps dans une zone intermédiaire que représente le Lot-et-Garonne. A part 7 puis 2 oiseaux observés à Ste-Livrade-sur-Lot les 26 mars et 09 avril 2019 (David Lambottin, Collectif Faune Aquitaine), il n’est pas plus abondant que cela sur un territoire qui pourrait apparemment lui convenir. Quelle en est la raison ? Pas particulièrement présente de manière disons "traditionnelle" sur ces territoires, cette espèce subit sans doute l’homogénéisation des habitats agricoles (monocultures) et l’artificialisation des paysages, sa persécution (espèce non protégée en France, annexe II/B de la directive européenne), ainsi que, peut être, la compétition interspécifique avec la Corneille noire (Corvus corone ) ? Un ensemble de conditions doivent être réunies pour permettre à une espèce « d’être là ». Il est important de considérer notamment la démographie d’une population d’oiseaux : une espèce d’oiseau, malgré des habitats qui peuvent s’avérer favorables, a besoin d’effectifs pour coloniser une zone. En lien avec le recrutement (naissances, immigration) et la survie (mortalité, émigration), le taux de multiplication d’un groupe doit être positif pour permettre une dynamique de population qui comprend d’éventuelle colonisation. Visiblement, le Corbeau freux n’est pas particulièrement dans une phase d’expansion par chez nous, et sa présence sporadique n’est pas suffisante pour créer des nouveaux sites de reproduction. Pas facile d’interpréter la chorologie (Etude de la répartition géographique des espèces animales et végétales) d’une espèce d’oiseau ! Il faudra se contenter alors d’observer ce représentant des corvidés dans le Lot-et-Garonne en hiver, où des petits groupes d’hivernants se baladent par-ci par-là… Peut être la dispersion des populations plus ou moins locales mais aussi la présence des populations nordiques, les oiseaux se reproduisant le plus au nord de l’Eurasie étant migrateurs.
Photographie : Nicolas PINCZON – Corbeau freux (Corvus frugilegus), 47-Lusignan Petit, 24 décembre 2015.
Enfin, cet article est l’occasion de parler rapidement de l’intelligence des oiseaux, très récemment étudiée. Les oiseaux ont pris un autre chemin évolutif parallèle à l’évolution des mammifères, mais ils ont développé des compétences tout à fait similaires :
Intelligence sociale : partage des ressources, communication (coder les échanges), apprentissage, reconnaissance des individus, coopération familiale, liens don-contre don…
Intelligence mémorisatrice : Mémoire sémantique (quoi, où, quand) et épisodique (expérience précise), orientation…
Intelligence technique : utilisation d’outils et de méta-outils (outil adapté à un cas) pour le Corbeau calédonien (Corvus moneduloides), évaluer des quantités...
Expérience unique : conscience de soi, prévision du futur, théorie de l’esprit, empathie…
La joie ? la peur ? le jeu ?... qu’en savons nous ?
Notre Corbeau freux est tout particulièrement bien placé en termes de capacité intelligente et d’adaptation. C’est une des espèces qui a été étudiée pour améliorer nos connaissances sur l’intelligence des bêtes à plumes !
Si vous connaissez des colonies reproductrices de "freux" sur le Lot-et-Garonne, je suis preneur de l’information ! Les longs croassements lents, graves, éraillés des groupes en vol sont caractéristiques ! En hiver, l’espèce est souvent mêlée au Choucas des tours (Coloeus monedula).
Son : Peter BOESMAN, Corbeau freux (Corvus frugilegus), Belgique, 08 mars 2008 - Appels à proximité d’une colonie de reproduction. Source = xeno-canto.org.Rook (Corvus frugilegus)Bibliographie :
Les passereaux d’Europe – Paul Géroudet, éditions mise à jour par Michel Cuisin – Tome 1 & 2 – éd Delachaux et Niestlé, 2010
Corbeaux et Corneilles – Georges Olioso – Collection des Sentiers du naturaliste – éd Delachaux et Niestlé, 2012
Atlas des oiseaux nicheurs d’Aquitaine – LPO Aquitaine et Collectif faune-Aquitaine.org – éd Delachaux et Niestlé, 2015
Atlas des oiseaux nicheurs de Midi-Pyrénées –Nature Midi-Pyrénées – éd Delachaux et Niestlé, 2012
L’étonnante intelligence des oiseaux – Nathan Emery – éditions QUAE, 2017
France Culture, La Méthode scientifique par Nicolas Martin - Malin comme un corbeau : https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/malin-comme-un-corbeauHABITATS : Misère dans les forêts et les campagnes…
samedi 28 décembre 2019, par Nicolas Pinczon Du Sel
Quelques approches du paysage dans le Sud-Ouest, version « atteinte à la biodiversité ». Une réalité…
Je souffre de solastalgie chronique. Arpenter la campagne et les forêts du Sud-Ouest, suggère souvent d’être capable de supporter la vision difficile des conséquences de l’action (délibérée) d’un habitant aux ambitions mortifères. Cela n’est pas la présence elle-même des humains, leurs multiples empreintes, largement visibles depuis des siècles qui pose problème. D’ailleurs, certains habitats, par l’activité agropastorale, ont toujours été dépendants de l’Homme, en quelque sorte ; l’ouverture des milieux notamment, par la présence du bétail, donne l’idée de « steppes » dans la forêt originelle. Au-delà de l’omniprésence de l’être humain, visible dans tous ces paysages, c’est son actuel « état d’esprit » absolument irrespectueux à l’égard de l’environnement, de la nature et de ses richesses qui heurte. Triste constat…
EAUX : La Garonne se réchauffe, s’évapore, sert à l’irrigation pour quelques monocultures trop exigeantes en eau, se charge en intrants chimiques (agriculture intensive, industrie, pollution ménagère), subit des crues sévères (plus que par le passé dans leurs violences), dépasse les cotes d’alerte des étiages (niveaux les plus bas) en été, ce qui augmente la turbidité et aussi parfois laisse le développement d’organismes type micro-algues par une baisse de l’oxygène (eutrophisation), ne possède que de rares bancs de graviers (favorables à de nombreux organismes aquatiques vivants) et sur la plupart de son parcours, en aval de Golfech, elle ne coule que sur la roche mère, enfin, pour achever ce noir tableau, la Garonne n’a plus un réseau conséquent d’habitats aquatiques annexes (bras morts, rives sinueuses, prairies ou ripisylves inondées, larges embouchures des affluents). Où en sont réellement toutes les populations de poissons ? Où en sont également les populations d’insectes aquatiques ?
N.PINCZON : Centrale nucléaire de Golfech, la Garonne a « des vapeurs », 47- Agen – 26 décembre 2014
N.PINCZON : La Garonne "verte", algues et Lentilles d’eau (Lemna sp), 47-Agen – 04 septembre 2016
N.PINCZON : La Garonne "verte", algues et Lentilles d’eau (Lemna sp), 47-Agen – 04 septembre 2016FORÊTS : L’énergie renouvelable doit-elle détruire des habitats forestiers ou autres habitats naturels pour être ? Est-ce bien cela l’avenir ? N’y a-t-il pas d’autres emplacements moins impactant pour la biodiversité ? Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation ! L’objectif est-il bien de produire de l’énergie propre ?... et non pas la rémunération et le monopole de quelques-uns ! A cela, il faut ajouter ce triste spectacle, celui de la sylviculture intensive, de la rentabilité rapide qu’elle exige, du passage du rouleau « Landais » entre les rangs de jeunes Pins maritimes, du déssouchage intense des parcelles exploitées, des sols « défoncés », du désherbage chimique avant plantation des plants de jeunes Pins…
GEOPORTAIL : Forêt communale de 47-Pompogne vue du ciel : Environ 85 ha de panneaux solaires – Source : géoportail.gouv
N.PINCZON : Parcelle de forêt récemment exploitée, 47-Durance – 04 mars 2018
N.PINCZON : Dépression humide à Molinie bleue (Molinia caerulea), habitat habituellement riche en biodiversité, planté en Pins maritimes, 47- Fargues-sur-Ourbise - Aucune évaluation de l’impact sur la flore et la faune n’a été effectuée avant « travaux » - 25 mai 2018PRAIRIES NATURELLES ET LISIÈRES : La Politique Agricole Commune de l’UE ne favorise pas l’entretien des prairies naturelles ou les anciennes friches. Elles disparaissent « à vue d’œil ». Chaque année qui passe est une désolation : la charrue est passée ! La terre est labourée à perte de vue… le sol violement mis à nu, la grande diversité floristique massacrée, et avec elle des cohortes d’insectes, d’oiseaux, de micromammifères… Il est associé à cela, bien souvent, la destruction des lisières et des haies. Afin de gagner quelques malheureux mètres de maïs, de tournesol… Louer une pelleteuse quelques jours, pour un agriculteur, suffit à éradiquer l’extraordinaire zone d’interface entre deux habitats. Les lisières génèrent un « effet d’écotone », c’est-à-dire qu’il y a un cumul des richesses, pour la faune et la flore de plusieurs habitats, lorsqu’ils se côtoient. C’est la lisière, la haie, le fossé… où davantage d’espèces animales et végétales sont impliquées. Certaines espèces dépendent de ces habitats « entre-deux » : des plantes mais aussi les reptiles, certains oiseaux, beaucoup insectes…
N.PINCZON : Labour d’une prairie naturelle (ancienne pâture), 47- Vallée de la Séoune – le 09 décembre 2016
N.PINCZON : Labour d’une prairie naturelle (ancienne pâture), 47- Vallée de la Séoune – le 09 décembre 2016
N.PINCZON : Travail de la terre et déherbage chimique au plus près du petit ruisseau "de bordure", 47-Layrac – 17 mars 2019
N.PINCZON : Pelleteuse « rabotant » la lisière d’une chênaie, 47- Foulayronnes – 06 octobre 2018
N.PINCZON : Haie arrosée à l’herbicide en plein printemps, 47- Ste Gemme Martaillac – le 21 avril 2019C’EST UN COIN DE VERDURE : L’anthropisation des zones naturelles galope. Les lotissements avec des maisons individuelles et un bout de terrain grillagé, apparaissent dans les moindres recoins : clairière en forêt, plateau calcaire avec prairie, vallons frais à prairies naturelles… Si, au moins il y avait des obligations en termes de plantation de prairies, de haies, d’arbres dans les jardins… tout cela avec des espèces locales et non plus d’ornements…
N.PINCZON : Le solide grillage a remplacé la bonne vieille haie… Lotissement à 47-Foulayronnes – Le 01 novembre 2018ÉCODUC : Crapauds, hérissons, mustélidés, cervidés, etc… dans notre région, aucuns aménagements pour eux (type écoduc) aux endroits où ils passent plus particulièrement, dans la continuité des corridors écologiques… L’A62 (Bordeaux-Toulouse) en est dépourvue par exemple.
N.PINCZON : Hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus) écrasé sur le goudron, 47-Boé – le 23 mai 2014
N.PINCZON : Genette commune (Genetta genetta - Viverridés) écrasée sur le goudron, Portugal (mais il y a des Genettes communes parfois écrasées en Lot-et-Garonne !) – le 25 janvier 2017TRAME NOIR : Pollution lumineuse à Agen. Les ripisylves de la Garonne y sont éclairées la nuit… les arbres, le ciel, l’eau sont éblouis ! Approche esthétique ?! Que peut faire la biodiversité nocturne qui a besoin de noir pour vivre ? Sans parler des étoiles invisibles. Je conseille d’aller sur le site de l’Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes : https://www.anpcen.fr/
N.PINCZON : Bord de la Garonne à minuit ! La lumière... nuit grave ! Et ce n’est pas parce-que c’est Noël !!, 47-Agen – Le 24 décembre 2019SILENCE : Le silence est rare ! Tronçonneuses, routes et autoroutes, tracteurs, quads, motos, avions… C’est indéniable, se poser pour écouter la nature devient…. compliqué ! Le bruit des humains, comme un perpétuel acouphène… C’est épuisant !
N.PINCZON : Un grillage bruyant dans le ciel ! Ciel à 20:47 à 47-St Vincent-de-la-Montjoie – Le 26 août 2017
Hélas, ce n’est visiblement pas les très nécessaires zones protégées, dédiées à l’environnement qui peuvent changer quelque chose à cette misère. Tous les territoires sont concernés : urbains, ruraux... et même l’espace ! C’est un état d’esprit différent, un autre rapport à notre environnement, une autre mentalité, qu’il faut acquérir. Mais, sur ce territoire, quel projet politique aura le courage et la force de changer quelque chose à tout cela ? Une nouvelle année commence… 2020 ! et pour y traverser la campagne sans déprimer, il va encore falloir détenir en soi... un moral d’acier !!Sitographie :
Consulter :
http://indicateurs-biodiversite.naturefrance.fr/fr
Voir également l’entretien rapide de Stanislas WROZA de l’Observatoire National de la Biodiversité, pour Sciences&Avenir :
https://www.bing.com/videos/search?q=stanislas+wroza+biodiversit%c3%a9&qs=n&sp=-1&pq=stanislas+wroza+biodiversit%c3%a9&sc=0-28&sk=&cvid=CF5A2B1EFAB34904A8BF2C5ADC0101FD&ru=%2fsearch%3fq%3dstanislas%2bwroza%2bbiodiversit%25C3%25A9%26qs%3dn%26form%3dQBRE%26sp%3d-1%26pq%3dstanislas%2bwroza%2bbiodiversit%25C3%25A9%26sc%3d0-28%26sk%3d%26cvid%3dCF5A2B1EFAB34904A8BF2C5ADC0101FD&view=detail&mmscn=vwrc&mid=F61D8D42A350DECE0171F61D8D42A350DECE0171&FORM=WRVORCLe Tichodrome échelette (Tichodroma muraria) s’observe sur les parois rocheuses, les murs de divers édifices…
Photographie : Goeffroy CHABOT – Tichodrome échelette (Tichodroma muraria), mâle ? en plumage d’hiver – Moulin de 47-Aiguillon-sur-Lot, 24 octobre 2018 – Cette photo est dans le bon sens… ou dans le sens réel !
Voilà un oiseau spécialiste ! Celui qui « court rapidement sur les murs » (du grec teichos, mur, et dromas, qui court), le Tichodrome, est un oiseau du paléarctique assez étonnant, un peu à part, seul représentant de la famille des Tichodromidés (proche mais distingué des Sittidés, les Sitelles). C’est un spécialiste des habitats rocheux, où il trouve, pour se nourrir, les arthropodes inféodés aux fissures sombres et plus ou moins humides. Ainsi, le voilà à chercher les insectes (Lépidoptères, Zygentomes…) et les araignées dans des lieux improbables. Il fallait y aller sans avoir le vertige ! L’oiseau est adapté en conséquence : robustes pattes, bec fin et arqué, ailes arrondies afin de papillonner entre deux surfaces en pierre. Il s’est mis dans une niche écologique bien précise, où peu de concurrents viendront le taquiner.
En été, lors de la période reproduction, il occupe les hautes parois rocheuses des massifs montagneux, jusqu’à 3450 m d’altitude en Europe. C’est un vrai montagnard, observé jusqu’à 7000 mètres dans l’Himalaya. Mais il pratique la migration altitudinale.
En hiver il descend en plaine… du moins là où il retrouve l’idée de verticalité. Falaises, gorges, carrières, châteaux, cathédrales… il pénètre jusque dans certaines grottes. Il est plutôt discret avec ses 26 à 27 cm d’envergure.
Les vallées de la Dordogne et du Lot sont occupées en hiver, sans que l’on sache ni les effectifs, ni l’origine de cette population hivernante. Pyrénées ? Alpes ? Cet oiseau est encore peu étudié et reste assez mystérieux…
Gris souris, noir, mais aussi noir perlé de blanc (les rémiges primaires) et rouge carmin intense (une partie des rémiges primaires et secondaires, plus les couvertures alaires)… C’est une joyeuse rencontre dans la fraicheur de l’hiver ! Étonnant oiseau, tant pour sa morphologie, son alliage de couleurs que pour son comportement de voleur-grimpeur.
Photographie : Goeffroy CHABOT – Tichodrome échelette (Tichodroma muraria) – Moulin de 47-Aiguillon-sur-Lot, 24 octobre 2018
Bibliographie :
Neveu Frank - L’OISEAU PAPILLON – Salamandre films
Géroudet Paul, éditions mise à jour par Cuisin Michel- LES PASSEREAUX D’EUROPE - Tome 1 & 2 – éd Delachaux et Niestlé, 2010A propos de l’auteur
Animé très jeune par l’observation des animaux, je concrétise ma passion en arpentant les forêts, montagnes, rivages et autres marécages, les jumelles au cou, le carnet de notes en main, un guide d’identification toujours ouvert… à 22 ans je passe plus d’une année dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises pour étudier les Pétrels, les Prions, les Albatros, les Manchots...
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