Articles les plus récents
-
Certains oiseaux diurnes utilisent un phénomène physique lumineux pour être éclatants de couleurs…
Photographie : Nicolas PINCZON - Le Martin –pêcheur d’Europe - Alcedo atthis – Les Alcédinidés : 19 genres et 114 espèces dans le monde… mais qu’un seul représentant de la famille par chez nous ! – 8 décembre 2021 – Réserve Naturelle de l’étang de la Mazière – Lot-et-Garonne. Femelle, un matin d’hiver, en attente d’un petit poisson…
La couleur bleue intense de cet oiseau n’est pas le fait d’une pigmentation bleue de la plume. Il s’agit de l’effet Tyndall, un phénomène physique visuel d’irisation : « L’effet Tyndall est un phénomène de diffusion de la lumière incidente sur des particules de matière, de dimensions plus petites ou comparables aux longueurs d’onde de cette lumière. Cet effet est visible dans les systèmes colloïdaux, notamment les suspensions, les émulsions ou les aérosols. Le phénomène est facilement observable sur des rayons de lumière lorsqu’ils traversent des zones riches en particules solides ou liquides (par exemple de la poussière ou des gouttes d’eau). Ce phénomène optique s’explique aujourd’hui dans le cadre de la diffusion Rayleigh. L’intensité de la lumière diffusée est proportionnelle à la puissance quatrième de la fréquence, en conséquence la lumière de couleur bleue est notablement plus diffusée que la lumière de couleur rouge. Cet effet explique la couleur bleue du ciel. Les irisations des plumes d’oiseaux sont produites par les barbules renfermant des réseaux de microlamelles. Une barbule à microlamelles reposant sur une barbule riche en mélanine noire, cette dernière absorbe les radiations parasites. Les microlamelles ont l’avantage sur les microgranules de mélanine de pouvoir produire toutes les couleurs du spectre solaire, alors que les microgranules ne peuvent produire que du bleu. » (Source : Wikipedia – Effet Tyndall, Plume)
N’oublions pas que les oiseaux voient (sans doute pas toutes les espèces) le spectre des Ultra-Violets. Les oiseaux sont probablement largement plus colorés pour eux-mêmes qu’ils ne le sont pour nous !
Enfin visiblement, nous devons capter l’essentielle de la fabuleuse gamme des différents bleus du Martin-pêcheur ! Remercions le camarade Soleil en passant ! Sans lui, qui luit... le monde serait sans couleurs !
DE BELLES FÊTES A TOUS !ORNITHOLOGIE : Deux yeux jaunes dans un champ de cailloux…
lundi 8 novembre 2021, par Nicolas Pinczon Du Sel
AVIS DE RECHERCHE : Où sont les Oedicnèmes criards ?!
Photographie : Nicolas PINCZON – Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus) – 24 octobre 2021, 24-ISSIGEAC
L’Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus) est une des 12 espèces de limicoles qui peuvent se reproduire en ancienne Aquitaine. Les limicoles s’y divisent en 5 familles (les Charadriidés, les Scolopacidés, les Burhinidés, les Récurvirostridés, les Haematopidés) et occupent des habitats finalement assez divers : de la forêt profonde au rivage marin, en passant par les landes, les cultures sèches, les zones arides, les marais, les rivières et les fleuves. Tant qu’il y a des sédiments riches en divers organismes tel que les Annélides, les Crustacés, les Mollusques bivalves, les Insectes, les Arachnides...
L’Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus) est un limicole un peu à part. Classé dans la famille des Burhinidés, nettement thermophile, il est adapté aux habitats semi-désertiques. L’espèce est visible dans le Sud-Ouest du mois d’avril jusqu’à la fin de novembre, où il occupe des zones actuellement dédiées à l’agriculture céréalière intensive. L’espèce a du mal à survivre du fait des pratiques culturales actuelles. Il y a une réelle difficulté pour les couples à élever leurs 2 poussins jusqu’à l’envol. Ils nichent à terre, dans des zones où la végétation doit être rase. Le passage du tracteurs est fréquent pour des traitements phytosanitaires, pour des récoltes, pour du hersage, etc… Les assolements, l’enchainement rapide des travaux ne permettent pas toujours de favoriser sa présence. Il faut à l’espèce des parcelles clairsemées et tranquilles quelques temps. La culture de la luzerne dans les assolements est favorable à sa présence. Il aime également les pelouses rases, notamment pâturées par les ovins.
C’est un oiseau qui aime se manifester vocalement dès que le soleil disparaît derrière l’horizon. Dans la pénombre enfin plus fraiche, les groupes émettent de longues séries de cris stridents, flûtés, roulés… cela raisonne dans la campagne et, sous le ciel étoilé, donne une ambiance tout à fait étrange !
Son : MATIES – Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus) –Majorca, Illes Balears– SPAIN – 03 septembre 2020 (source : xeno-canto.org)Eurasian Stone-curlew (Burhinus oedicnemus)En Dordogne, dans le Lot, dans le Lot-et-Garonne, dans le Tarn-et-Garonne, l’espèce est souvent associée à une avifaune typique des plateaux calcaire plus ou moins cultivés (mais plutôt plus que moins) : Bruant proyer (Emberiza calandra), Moineau soulcie (Petronia petronia), Caille des blés (Coturnix coturnix), Alouette lulu (Lullula arborea), Elanion blanc (Elanus caeruleus), Chevêche d’Athena (Athene noctua), Effraie des clochers (Tyto alba), Busard cendré (Circus pygargus), etc… c’est aussi éventuellement l’habitat de l’Outarde canepetière (Tetrax tetrax), mais celle-ci a récemment disparu de ces départements.
Je suis intéressé par vos observations de l’Oedicnème criard sur le Lot-et-Garonne ! N’hésitez pas à me les communiquer en précisant les lieux et les dates d’observation. Ceci afin de réorienter les informations vers les acteurs locaux du Programme national de suivi de l’Oedicnème criard. Il s’agit d’une enquête qui se déroule de 2021 à 2023 en France. Pour en savoir plus sur le volet « Oedicnème » de l’enquête nationale Limicoles et Anatidés nicheurs (LIMAT), consultez le site :
www.oedicneme-criard.ovh
Photographie : Nicolas PINCZON – Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus) – 24 octobre 2021, 24-ISSIGEAC
Bibliographie :GÉROUDET P., éditions mise à jour par OLIOSO G.- LIMICOLES, GANGAS, PIGEONS D’EUROPE – éd Delachaux et Niestlé, 2008
ISSA N., MULLER Y. – Atlas des oiseaux de France métropolitaine, nidification et présence hivernale – Volumes 1 & 2 - éd Delachaux et Niestlé, 2015
DON TAYLOR – Guide des limicoles d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Nord – éd Delachaux et Niestlé, 2006
THEILLOUT A. & Collectif faune-aquitaine.org – Atlas des oiseaux nicheurs d’Aquitaine – LPO Aquitaine, Delachaux & Niestlé, 2015
ORNITHOLOGIE : Et toujours quelques oiseaux migrateurs…
lundi 4 octobre 2021, par Nicolas Pinczon Du Sel
Phénomène extraordinaire, la migration des oiseaux vue à travers 4 exemples observables dans le Sud-Ouest.
Le sujet est toujours aussi passionnant ! Les oiseaux ont un domaine vital fabuleux et changent radicalement de latitude en quelques nuits de vol, simplement par leur vigueur et leur sens de l’orientation. C’est comme si la planète était à eux ! Pour plus de précisions, lire les articles du 11 septembre 2020 et du 01 octobre 2018 dans ce même blog. Afin de toujours illustrer ce phénomène qui me fascine, voici, pour la migration postnuptiale de 2021, quelques photographies :
Le Traquet motteux (Oenanthe oenanthe) dont les populations en transit sur les prairies pâturées rases, les guérets et les labours, qui évoquent pour eux leur habitat de prédilection de type steppique, viennent de tout le nord du continent asiatique depuis l’Alaska ! Parfois, pour la sous-espèce Oenanthe oenanthe leucorrhoa les individus arrivent du Groenland ! Le passage a lieu essentiellement en septembre dans le Sud-Ouest. L’espèce est facile à remarquer, lorsqu’elle séjourne bien en vue dans un champ et qu’elle capture les petits arthropodes en sautillant au sol.
Photographie : Nicolas PINCZON – Traquet motteux (Oenanthe oenanthe), chantier d’une zone d’activité économique – 06 septembre 2020 - 64 GARLIN
Les contacts avec les oiseaux migrateurs sont plus ou moins faciles. Un vol de Grues cendrées (Grus grus) est très facilement repérable pour tout le monde. L’ensemble des Rapaces et les Cigognes qui planent lentement en plein jour sont également faciles à capter. Pour observer les espèces de Passereaux, l’inspection des buissons ou des prairies et des cultures doit être minutieuse. L’ornitho munit d’un télescope a rendez-vous avec les Limicoles, les Rallidés et les Anatidés de passage sur les grèves mouillées de l’océan, des fleuves et des marais. La parfaite connaissance des cris de contact des différentes espèces en migration est indispensable. De jour comme de nuit, ce qui traduit un flux migratoire est très souvent acoustique ! (C .f la Bibliographie en fin d’article).
Photographie : Nicolas PINCZON – Milan royal (Milvus milvus), 4 individus passent haut dans le ciel, plein sud ! – 21 octobre 2018 – 47 BOE
Photographie : Nicolas PINCZON – Grue cendrée (Grus grus), vol de migration prénuptial, plein nord ! – 23 février 2019 – 47 PRAYSSAS
Mais, il apparait qu’une technique reste toujours intéressante pour évaluer la diversité des espèces de passage. Il s’agit de la capture. Sur les stations de baguage du Centre de Recherche sur la Biologie des Populations d’Oiseaux (CRBPO-MNHN°Paris), les espèces discrètes et difficiles à identifier aux jumelles sur le terrain, se révèlent donc « en main » ! C’est le cas de La Rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris). Cette espèce est assez semblable à la Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) – voir l’article du 29 mai 2020 sur ce même blog – et elle est, lors de ses déplacements vers la zone Afrotropical, plutôt silencieuse (ses cris de contact sont discrets, très proche d’autres Acrocephalidés, moins émis en migration ?). Actuellement, c’est la capture qui permet d’authentifier son utilisation des marais du Sud-Ouest pour rejoindre l’Afrique. La voie migratoire occidentale, Atlantique, semble actuellement peu utilisée par l’espèce, mais pourtant des cas réguliers existent, et ces captures occasionnelles restent intéressantes ! L’espèce est typiquement un oiseau des mégaphorbiaies buissonnantes du Nord-Est de l’Eurasie et migre habituellement par le couloir oriental (Europe de l’est, par la vallée du Rhône en France)
Photographie : Nicolas PINCZON – Rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris) – Individu adulte capturé le 01 septembre 2021 lors des opérations de suivis scientifiques de la migration des passereaux à la Réserve Naturelle Nationale de l’étang de la Mazière (SEPANLOG) – 47 VILLETON
De même, le rarissime Phragmite aquatique (Acrocephalus paludicola) s’étudie en migration par la capture. Cette espèce utilise le couloir occidental pour rejoindre l’Afrique de l’Ouest
Photographie : Yannig COULOMB – Phragmite aquatique (Acrocephalus paludicola) – Individu capturé le 17 août 2020 lors des opérations de suivis scientifiques de la migration des passereaux à la Réserve Naturelle Nationale de l’étang de la Mazière (SEPANLOG) – 47 VILLETON
Enfin, les populations de passereaux en voyage provoquent le départ de leurs prédateurs ailés tout aussi aptes aux grands déplacements. C’est ainsi que certains Faucons et les Eperviers poursuivent leur « garde-manger » vers le sud. Toutes les populations d’oiseaux sont alors à leur maximum d’effectif puisque qu’elles viennent de se reproduire et que les individus juvéniles dit de « Première Année » sont encore nombreux, et le taux de mortalité peu réel. Le ciel du Sud-Ouest se peuple alors de petits Rapaces ornithophages, parfois affamés, comme le Faucon émerillon (Falco colombarius), le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), ou l’Épervier d’Europe (Accipiter nisus)…
Photographie : Nicolas PINCZON – Épervier d’Europe (Accipiter nisus) – individu femelle à l’affût des passereaux, dans un Robinier faux-acacia – 02 octobre 2021 – 47 SAUVAGNAS
L’étude et la protection de la diversité avifaunistique nécessite une forte cohérence entre les différents pays où passent ces populations d’oiseaux, depuis les zones de reproduction jusqu’aux zones d’hivernage en passant par les haltes migratoires. Les oiseaux n’ont pas de frontières et c’est parfois 5 à 6 pays qui sont concernés pour une seule espèce ! Les politiques d’autorisation des tirs pour la chasse de loisir sur les espèces migratrices ou d’autorisation des chasses dites "traditionnelles", les politiques de préservation des habitats (gestion) et de la quiétude des sites de repos et d’hivernage, devraient s’accorder sur le pays le plus rigoureux en termes de respect intégral de la faune sauvage et des moyens mis en œuvre pour la répression des actes illégaux.
Bibliographie :La migration des oiseaux, comprendre les voyageurs du ciel – Maxime ZUCCA – éditions Sud-Ouest, 2021
Identifier les oiseaux migrateurs par le son – Stanislas WROZA – éditions Delachaux & Niestlé, 2020
La migration nocturne par le son - Stanislas WROZA & Julien ROCHEFORT - éditions Delachaux & Niestlé, 2021
MAMMALOGIE : Mieux connaître les Chauves-souris du Lot-et-Garonne
jeudi 8 juillet 2021, par Nicolas Pinczon Du Sel
Les Chiroptères en Terres Gasconne et Landaise du Lot-et-Garonne – Inventaire des colonies, diagnostics et suivis des gîtes
Financé par la DREAL Nouvelle-Aquitaine dans le cadre de l’amélioration des connaissances en sites Natura 2000, ce projet est porté par la SEPANLOG en partenariat avec le Conservatoire des Espaces Naturels de Nouvelle-Aquitaine, Albret Communauté, le Syndicat d’Aménagement du Bassin Versant du Ciron et Faune Flore Futur. FLYER PROSPECTION CHIROPTERES GASCO-LANDAIS 2021 téléchargeable sur la page DOCUMENTS et PRESTATIONS de ce même blog.
OBJECTIFS DU PROJET :
• Identification de gîtes des principales espèces de chiroptères sur le territoire (28 communes sur des zones Natura 2000 de la Gélise, de l’Ourbise, de l’Avance, du Ciron, des caves de Nérac)
• Suivi et diagnostic de l’état écologique des colonies
• Etude de la connexion inter-sites (marquage et contrôle d’individus marqués)
Plus d’explications grâce à Radio-Bulle 93.6 Mhz, lors de l’excellente émission d’Ophélie SOULARD « La Quotidienne » du 06 juillet 2021. Le lien :
https://bullefm.net/les-chauves-souris-en-lot-et-garonne-mieux-les-connaitre-pour-mieux-les-proteger
Photographie : N.PINCZON – Murin de Daubenton (Myotis daubentonii) dans une fissure sous un pont. Lot-et-Garonne – Juin 2021 – Photographie N.PINCZON/SEPANLOG
Le Blongios nain, un oiseau cryptique dans la végétation aquatique
Au bord des étangs, des lacs, dans les marais, le long des estuaires, les phragmitaies (Phragmites australis) sont des habitats tout à fait particuliers. Ces plus ou moins grands espaces, comme de vastes champs de longs roseaux verts pâles qui baignent dans l’eau, constituent un habitat aquatique exceptionnel pour une foule d’espèces animales et végétales. En hiver, ces étendues de roselières dans le paysage, deviennent comme de longs pelages roux-fauves. C’est un refuge, une ressource alimentaire pour beaucoup d’espèces spécialistes. L’avifaune du paléarctique a su investir cette végétation intense qui a colonisé bien des territoires humides après la fin des glaciations du Pléistocène.
Par un matin du mois de mai, dans la vallée de la Garonne, sous un soleil timide, et alors que j’étais à écouter les Rousserolles effarvattes (Acrocephalus scirpaceus) qui doucement chantaient dans le vent, j’ai pu remarquer un étrange roseau qui pointait son bec vers le ciel… un Blongios nain (Ixobrychus minutus) !! Un mâle bien déterminé à passer inaperçu… seulement voilà… c’est comme si je l’attendais ! Un habitat aussi typique, même restreint, suggère toutes les espèces qui vont avec… un ornitho anticipe souvent ce qu’il peut voir ! Ce matin-là, toute mon attention était dédiée aux espèces des roselières. Le voilà donc vite repéré, l’oiseau discret ! C’est un Ardéidés (famille des Hérons, Aigrettes, Butors) modeste (50 à 58 cm d’envergure, moins de 200g pour la masse), qui vient passer l’été en Eurasie dans les zones les plus fournies en Phragmites australis. C’est un petit cousin du Butor étoilé (Botaurus stellaris). En France il est nicheur régulier dans toutes les vastes zones marécageuses comme la Camargue, la Dombes, en Brenne, sur la côte Landaise, le lac de Grand-Lieu, les grands estuaires, les marais du Nord et de l’Est… Il est peut-être plus occasionnel ailleurs, mais constitue par-ci par-là, quelques petites populations isolées. A l’instant, là, une belle rencontre !
Photographie : N.PINCZON – Blongios nain (Ixobrychus minutus) – Mâle – Lot-et-Garonne – 08 mai 2021L’oiseau n’est rien sans son habitat (et inversement). Ce décor est son existence. A chaque nom d’oiseau me vient l’idée indissociable d’une structure paysagère avec ces caractéristiques végétales, minérales, hydrologiques, climatiques… Ainsi je suppose une espèce avant de l’observer. Une vieille chênaie n’est rien sans la Sitelle torchepot (Sitta europea). Une prairie naturelle bordée de haies de ronces n’est rien sans la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio). Une rivière qui serpente aux aléas des crues et des décrues n’est rien sans l’Hirondelle de rivage (Riparia riparia). Un grand champ (de pierres) type steppique n’est rien sans l’Œdicnème criard (Burhinus oedicnemus). Le vaste espace pélagique océanique n’est rien sans l’Océanite tempête (Hydrobates pelagicus), etc…
Le lien entre l’espèce et l’habitat est étroit, évolutif. Un habitat (ou biotope) fournit la quiétude, l’alimentation, l’endroit (souvent très précis) pour construire un nid… mais aussi constitue le lieu de rencontre pour les individus d’une population. C’est aussi une structure sociale pour les espèces. Les dimensions de l’habitat définissent la viabilité d’une population.
Pour les oiseaux migrateurs, il est étonnant de voir comment ils arrivent, après un long voyage en plein ciel, et pour se reposer, à retrouver la structure habitationnelle qui leur convient parfaitement. Un fragment d’habitat peut accueillir certaines espèces en transit. Il est possible d’imaginer comment, vu du ciel, l’oiseau peut mettre à profit tous ses sens pour trouver le lieu de sa pause : scintillement de l’eau, parfum, sonorité, émissions ultra-violettes spécifiques… Quelque chose qu’ils connaissent bien les attire !
Redonner sa chance à une belle biodiversité, c’est reconstituer des réseaux d’habitats naturels de qualité. Pour certains habitats liés aux activités humaines, notamment agricoles ou forestières, la qualité écologique peut être associée à une qualité économique (mais peut être pas une économie totalitaire comme nous la connaissons). Absolument tous les territoires devraient considérer ce genre de propos. Même les plaines actuellement très fortement dégradées par l’agriculture intensive.
Les roseaux frémissent dans le vent. Le Blongios nain a disparu. Observation furtive, si émouvante...
Bibliographie :GÉROUDET P., éditions mise à jour par OLIOSO G.- GRANDS ÉCHASSIERS, GALLINACÉES, RÂLES D’EUROPE – éd Delachaux et Niestlé, 2009
ISSA N., MULLER Y. – Atlas des oiseaux de France métropolitaine, nidification et présence hivernale – Volumes 1 & 2 - éd Delachaux et Niestlé, 2015
SVENSSON L., MULLARNEY.K, ZETTERSTRÖM.D - Le guide ornitho – Le guide le plus complet des oiseaux d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient - éd Delachaux et Niestlé, 2015
THEILLOUT A. & Collectif faune-aquitaine.org – Atlas des oiseaux nicheurs d’Aquitaine – LPO Aquitaine, Delachaux & Niestlé, 2015
Le Chevalier guignette, spécialiste des petites zones de marnage des rivières et des fleuves…
Photographie : Nicolas PINCZON – Chevalier guignette (Actitis hypoleucos) – 25 mars 2021, 64 - PAU
Le Chevalier guignette (Actitis hypoleucos) est l’une des 12 espèces de limicoles qui peuvent se reproduire en ancienne Aquitaine. Les limicoles s’y divisent en 5 familles (les Charadriidés, les Scolopacidés, les Burhinidés, les Récurvirostridés et les Haematopidés) et occupent des habitats finalement assez divers : de la forêt profonde au rivage marin, en passant par les landes, les cultures, les marais, les rivières et les fleuves. Tant qu’il y a de quoi s’alimenter dans les sédiments riches en divers organismes tels que les Annélides, les Crustacés, les Mollusques et les Insectes. Avec le Petit Gravelot (Charadrius dubius) le Chevalier guignette occupe les lits de rivières qui possèdent des bancs de sables ou de galets où la végétation est maigre et éparse. Bien qu’il aime les cours d’eau parfois rapide, il faut néanmoins que l’eau soit ralentie par de multiples ramifications en réseau et que cela crée de petits îlots. Limicole signifie qu’il aime le limon. La boue quoi ! Le Chevalier guignette arpente la rive mouillée et capture avec son long bec les proies cachées entre les cailloux. Dans le grondement continu de l’eau qui roule, notre oiseau est repérable souvent à son cri, c’est un petit hennissement sifflé à 3 éléments, alors qu’il passe au ras des flots, de son vol aux petits coups d’ailes saccadés. Quelle joie de l’observer dans ces milieux intenses où tous les éléments semblent se réunir : l’eau profonde et bleue, la roche ronde et inlassablement lavée, le soleil cru et le vent caressant… Il niche sur les Gaves au pied des Pyrénées, mais cette espèce n’a jamais été observée en tant que nicheuse dans la moyenne vallée de la Garonne. Son habitat correspond aussi à celui de la Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea) et parfois du Cincle plongeur (Cinclus cinclus). Sur la Garonne, certains secteurs pourraient convenir et des prospections systématiques pour le localiser seraient intéressantes à mener. Il y est par contre observable surtout pendant la migration et parfois en hiver.
Les dérangements sur les berges et les îles par les promeneurs et les pêcheurs semblent très néfastes au succès reproducteur. Cela semble de plus en plus fréquent hélas.
Son : Terje KOLAAS – Chevalier guignette (Actitis hypoleucos) – Jämtlands län – SUEDE – 17 mai 2015Common Sandpiper (Actitis hypoleucos)Photographie : Nicolas PINCZON – Chevalier guignette (Actitis hypoleucos) - L’oiseau est souvent animé d’un hochement de queue – 25 mars 2021, 64 - PAU - A la tombée de la nuit...
Bibliographie :GÉROUDET P., éditions mise à jour par OLIOSO G.- LIMICOLES, GANGAS, PIGEONS D’EUROPE – éd Delachaux et Niestlé, 2008
ISSA N., MULLER Y. – Atlas des oiseaux de France métropolitaine, nidification et présence hivernale – Volumes 1 & 2 - éd Delachaux et Niestlé, 2015
DON TAYLOR – Guide des limicoles d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Nord – éd Delachaux et Niestlé, 2006
THEILLOUT A. & Collectif faune-aquitaine.org – Atlas des oiseaux nicheurs d’Aquitaine – LPO Aquitaine, Delachaux & Niestlé, 2015
La théorie de l’évolution de Charles DARWIN
FRANCE-CULTURE : Les chemins de la Philosophie par Adèle VAN REETH
Diffusion du 08 au 11 février 2021.
Épisode 1/4 : Aux origines d’une théorie
Épisode 2/4 : Qu’est-ce que la sélection naturelle ?
Épisode 3/4 : Faut-il lutter pour exister ?
Épisode 4/4 : Le darwinisme a-t-il évolué ?
« La première édition de L’Origine des espèces de Darwin est épuisée le jour même de sa parution, le 24 novembre 1859. Que renferme ce livre essentiel ? En quoi la théorie de l’évolution a-t-elle révolutionné la pensée du vivant ? »
Échanges intéressants avec Jean-Claude AMEISEN, médecin, chercheur, président d’honneur du Comité consultatif national d’éthique et auteur de l’émission « Sur les épaules de Darwin » sur France Inter, ainsi qu’avec Thierry HOQUET, philosophe, professeur à l’Université Paris Nanterre et Philippe HUNEMAN, directeur de recherches à l’Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques, CNRS / Université Paris I Sorbonne.
Le lien :
https://www.franceculture.fr/emissions/series/lorigine-des-especes-de-darwin
Photographie : DARWIN – L’origine des espèces – Traduction d’Edmond Barbier, revue par Daniel Becquemont – Texte intégral - GF Flammarion, 1992, édition mise à jour en 2008A propos de l’auteur
Animé très jeune par l’observation des animaux, je concrétise ma passion en arpentant les forêts, montagnes, rivages et autres marécages, les jumelles au cou, le carnet de notes en main, un guide d’identification toujours ouvert… à 22 ans je passe plus d’une année dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises pour étudier les Pétrels, les Prions, les Albatros, les Manchots...
Liens utiles
FAUNA
Sepanlog
CENNA
Faune Aquitaine
CRBPO Info
Festival du film ornithologique
Oiseaux en France
SFEPM
ascete.org
La hulotte
http://www.plume-de-naturalistes.fr/
Les étoiles de votre jardinMe contacter
2018 - 2025 BLOG D’UN NATURALISTE DANS LE SUD-OUEST
| Se connecter